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ENERGIE

Une palette de solutions

LA RÉDACTION, LE 1er AVRIL 2011
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Chaque année, 60 à 70 millions de palettes sont fabriquées en France pour transporter toutes sortes de marchandises. Autant dire que leur impact sur l'environnement n'est pas négligeable, d'autant qu'on estime à 600 millions le nombre de leurs mouvements. Certes, selon Federec, 57 millions d'entre elles sont collectées, puis réutilisées (45 %) ou broyées avant valorisation en matériaux (33 %, essentiellement en panneaux de particules) ou bien en énergie (22 %). Mais pour réduire encore leurs effets, il faut agir sur leur fabrication et leur transport. Il existe deux types de palettes : celles à usage unique et les réutilisables. Les premières sont vendues avec le produit qu'elles portent et produites sans spécifications particulières. Les secondes, au contraire, répondent le plus souvent à des critères de taille et de fabrication. La plus utilisée est la palette « Europe », fabriquée selon des standards qui la rendent échangeable dans toute l'Union européenne. En revanche, les palettes en provenance du reste du monde, non conformes aux normes européennes, ne sont pas réutilisables. Environ 90 % des palettes sont en bois. « Côté environnemental, il n'y a pas mieux comme matériau, estime Torsten Wolf, P-DG de La Palette rouge, numéro deux européen de la location-gestion de palettes. Son bilan carbone est pratiquement nul, surtout lorsque, comme chez nous, il est certifié PEFC et acheté localement. Alors qu'une palette en plastique recyclé a un impact non négligeable. » Après quatre utilisations, en moyenne, une palette en bois est abîmée. Elle est soit réparée, soit valorisée. Cependant, « les principales déperditions ne sont pas dues à la casse, mais à la perte : à chaque rotation, 3 à 5 % des palettes disparaissent, soit près de 20 % par an ! » Dès lors, faut-il les équiper d'étiquettes RFID pour les suivre à la trace ? « Ce n'est pas une étiquette RFID qui me dira où sont passées les palettes disparues, rétorque Torsten Wolf. Pour que ça marche, il faudrait que tout le monde s'équipe en dispositif de lecture et que les comportements changent, ce n'est pas pour demain. » Peu de progrès en vue donc en ce qui concerne la fabrication des palettes en bois. Certes, la tendance est au développement du marché de l'occasion. « Les industriels veulent maîtriser les coûts et se tournent davantage vers les palettes d'occasion, observe Vincent Wedrychowski, président de la branche palettes et bois de Federec, la fédération des entreprises du recyclage. D'autant que le prix du bois flambe, ce qui renchérit celui des palettes neuves. » Néanmoins, la réutilisation bloque sur les autres usages du bois. « Il existe de plus en plus de demandes de bois déchiqueté pour les chaufferies ; et on observe de plus en plus de valorisation matière ou énergétique des palettes au détriment du réemploi », regrette Laurent Thirion, directeur général d'Epalia, filiale de Sita. De son côté, la palette en plastique présente plusieurs avantages : faible poids (19 kg, contre 25 kg pour la palette Europe sèche, et parfois bien plus si elle est mouillée), meilleure résistance (1 à 5 % de casse, contre plus de 25 % pour une palette en bois), elle n'absorbe pas les polluants et ne blesse pas, contrairement aux échardes du bois. Mais, un inconvénient certain : son coût, trois à cinq fois plus élevé qu'une palette équivalente en bois. C'est pourquoi l'immense majorité du marché reste attaché à la palette en bois. Pour Torsten Wolf, « les palettes en plastique ont leur place dans les circuits fermés, sans risque de perte. Par exemple une usine s'approvisionnant chez ses fournisseurs, mais pas dans les grands circuits de distribution. Elles sont intéressantes lorsqu'il y a des préoccupations hygiéniques, ou lorsqu'il est possible d'utiliser des palettes plus légères et emboîtables, pour économiser sur le transport. » Pourtant, des fabricants de palettes en plastique se lancent. La société Pick-and-Go, créée en mars dernier, propose la location de palettes en plastique recyclé à destination des industriels de l'agroalimentaire. « Le coût "à la rotation" est inférieur à celui des palettes en bois, car elles cassent moins, avance Olivier Pages, cofondateur et dirigeant de Pick-and-Go. De plus, les palettes recyclées sont moins chères que les neuves. Une fois cassées, elles sont broyées et le plastique est recyclé. Enfin, elles sont toutes dotées d'étiquettes RFID pour les suivre à la trace. Même si, pour l'instant, les industriels ne s'en servent pas, nous anticipons leurs futures demandes. Cela nous permettra de mieux calculer les coûts, les taux d'immobilisation et de casse. » Quant à la société 3S Concept, lauréate en 2009 du Prix entreprises et environnement pour sa palette en composite recyclable, écoconçue, pliable et elle aussi suivie par étiquette RFID... son produit n'est toujours pas sur le marché, même si Marc Lanciaux, l'un de ses concepteurs, annonce une commercialisation cette année. Mais réduire l'impact environnemental des palettes, c'est surtout limiter les transports inutiles. Donc éviter à tout prix de transporter des palettes vides. C'est là qu'interviennent deux types de prestataires, les loueurs et les gestionnaires pour le compte d'industriels, comme Valorpal. « Nous proposons aux clients une solution pour totalement externaliser la gestion des palettes, indique Vincent Wedrychowski, qui parle ici en tant que directeur de Valorpal. Nous gérons les palettes depuis la sortie du site de fabrication et les récupérons chez le destinataire, ce qui nous permet d'optimiser les déplacements. Nous nous appuyons sur le réseau de transporteurs Astre, qui couvre toute la France. » Epalia vient de lancer, de son côté, un nouveau service, baptisé Bank Palett, qui vise également à éviter le déplacement des palettes vides. « Plutôt que de retourner vers son propriétaire, la palette est stockée sur une de nos plateformes. On lui livre en contrepartie une palette entreposée sur une plateforme proche de chez lui, explique Laurent Thirion. Cela concerne les palettes de type Europe. Nous ne louons pas ; nous mettons à disposition les palettes, qui restent la propriété des industriels. » Ce service a été lancé en octobre dernier, et les premières prestations devaient démarrer en mars. Epalia dispose de trente plateformes, qu'il complétera en fonction des demandes des industriels. De son côté, La Palette rouge tente de massifier ses transports. « Comme nous avons beaucoup de clients, nous pouvons remplir des camions complets de palettes, indique son P-DG. En moyenne, 100 % des livraisons et 90 % des collectes sont en camions complets. Par ailleurs, nous travaillons sur la mutualisation des transports : si nous livrons un camion de palettes à une entreprise, nous tentons de remplir le camion au retour, en collaborant avec nos clients. »


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