Biomasse et cogénération : ce couple très rare en France s'installera à Saint-Louis (Haut-Rhin) pour alimenter le nouveau réseau de chauffage urbain de cette ville de 20 000 habitants frontalière de la Suisse. Et c'est EBM thermique, filiale d'un électricien helvétique, qui a remporté la délégation de service public de vingt ans devant Dalkia (Veolia), le précédent titulaire, et Cofely (GDF Suez). « À partir de notre cahier des charges qui imposait la biomasse afin de réduire la dépendance aux énergies fossiles, la variante d'EBM thermique a procuré la meilleure combinaison entre économie et environnement, avec une baisse de 30 % du prix pour les usagers et de 9 000 tonnes par an des émissions de CO2 », décrit Étienne Heinrich, directeur des services techniques. D'une puissance thermique de 16 MW (et 5,2 MW électriques), la nouvelle chaufferie sera alimentée par 50 000 tonnes annuelles de biomasse : 10 000 tonnes de rafles de maïs, probablement à partir d'une plate-forme régionale de regroupement en projet, 15 000 à 20 000 tonnes de plaquettes forestières collectées à moins de 100 km à la ronde, 10 000 à 15 000 tonnes d'écorces broyées de scieries et, en solde, du bois de déconstruction déferraillé et vierge de solvants. Opérationnelle à l'automne 2013 au terme d'un investissement de 20 millions d'euros (25 millions avec les travaux annexes), la centrale fournira 93 % des besoins du réseau. L'une des deux chaufferies au gaz actuelles servira d'appoint.