En 2020, selon Eurostat, le secteur des technologies de l'information et de la communication consommera 20 % de l'électricité mondiale. Étant donné la croissance exponentielle du volume de données stockées en ligne, les centres de données (data centers) représenteront une large part de cette consommation. Pour limiter leur soif électrique et augmenter l'emploi de sources renouvelables, un consortium d'industriels, d'utilisateurs et de centres de recherche a lancé, en décembre dernier, le programme GreenDataNet. Y participent notamment le CEA, Nissan (qui fournit des batteries lithium-ion provenant de voitures électriques) et la société spécialisée dans la gestion de l'énergie Eaton, chef de file du consortium. L'enveloppe allouée au projet atteint 3,4 millions d'euros. Elle est financée à hauteur de 2,9 millions par la Commission européenne.
Pendant trois ans, les membres du consortium vont concevoir des outils qui seront progressivement testés dans trois centres de données : en France (au CEA), en Suisse et aux Pays-Bas. À quoi ressembleront ces solutions ? « Nous souhaitons tout d'abord installer des capteurs pour mieux connaître la pro duction d'électricité à différents points du site », présente Cyrille Brisson, vice-président de la division Power Quality d'Eaton Europe, Afrique et Moyen-Orient. L'objectif est de mieux connaître le profil de consommation d'un centre de données et de pouvoir ensuite l'anticiper. « Nous allons également tester le stockage de l'électricité par des batteries de voitures électriques nous permettant de tenir plu sieurs heures », ajoute-t-il. Ce qui requerra le développement d'algorithmes particuliers pour gérer le stockage. L'enjeu est de limiter la consommation à certains moments, notamment si les effacements de consommation sont rémunérés, et de faciliter l'utilisation d'électricité renouvelable intermittente.
Anticiper la consommation permettra également de s'approvisionner en électricité à l'endroit et au moment où elle est la moins chère. Néanmoins, le but du projet est d'abord de montrer le réalisme de l'objectif, pour mieux offrir ensuite des opportunités commerciales à ces centres de données « verts ». La solution complète de gestion du système sera in fine mise à disposition sur une plateforme open source. l