En 2013, le changement climatique était au premier rang des préoccupations environnementales des Français. La publication du rapport Jouzel sur le climat de la France au XXIe siècle ne peut que les inquiéter davantage, avec des hausses annoncées des températures entre 0,6 et 1,3 °C en métropole et jusqu'à 3,5 °C outre-mer. La préparation de la COP 21 va encore accentuer cette sensibilité en informant et en formant l'ensemble de la société civile.
Certes le bilan 2012 des émissions françaises de CO2, publié cet été par le Citepa, montre que la France a largement dépassé les objectifs qui lui étaient impartis. Alors qu'elle devait stabiliser ses émissions, elle les a diminuées de 13 %. Si les secteurs de l'industrie et de la production d'énergie ont fortement réduit les leurs, le bâtiment résidentiel et les transports routiers continuent leur progression et représentent à eux seuls 58 % des émissions françaises. Si une quelconque autosatisfaction serait déplacée alors que les émissions planétaires de CO2 progressent inexorablement, cette réussite permet à la France d'accueillir la COP 21 avec légitimité.
Quinze mois avant l'événement
qui se tiendra au Bourget en décembre 2015, les réseaux s'activent et les politiques affichent leur volontarisme. Ainsi, le Club France Développement durable et son initiative Solutions COP 21, qui associe onze partenaires privés et six publics, se veut une vitrine des savoir-faire déjà mis en œuvre. Les représentants des acteurs non étatiques ont adressé aux dirigeants du monde une déclaration commune sur l'urgence de l'accord à trouver et leur propre engagement à agir. La maire de Paris, Anne Hidalgo, s'est rendue au Sommet sur le climat, le 23 septembre à New York, à l'invitation de Ban Ki-moon qui a souhaité associer les dirigeants locaux à l'événement et qui a réuni 120 chefs d'État, dont, bien sûr, François Hollande. « Soyons capable de réenchanter le monde », a conclu le président de la République dans un discours sans grande inspiration. Mais, avec une annonce, celle d'une contribution française de 1 milliard de dollars au Fonds vert destiné à aider les pays les plus vulnérables. Suffisant pour montrer l'exemple et gagner ce qu'il appelle « la bataille contre le temps » ? Les 600 000 personnes qui ont participé à la Marche mondiale pour le climat dans 158 pays, le 21 septembre, aimeraient y croire.