Le bâtiment durable figure en bonne place parmi les secteurs économiques qu'aident les conseils régionaux à travers différents outils de finan cement : soutien à l'innovation, appels à projets, tiers-financement pour la rénovation énergétique de l'habitat privé ou des bâtiments communaux… Sur ce dernier point, l'Île-de-France s'est illustrée en créant, en janvier 2013, la Sem Énergies Posit'if. Elle s'apprête à compléter son dispositif via un écoprêt destiné aux copropriétés s'engageant dans l'amélioration thermique de leurs bâtiments qui sera opérationnel en début d'année. Le conseil régional a lancé en juin dernier un appel à manifestation d'intérêt auprès des banques afin qu'elles proposent des prêts à taux faibles qui seront par la suite bonifiés par la collectivité. « Nous débloquerons une enveloppe de 5 millions d'euros. Ce qui devrait permettre, à terme, d'atteindre un effet levier de 35 millions de travaux, soit l'équivalent de 2 000 logements en rénovation basse consommation », chiffre Corinne Rufet, vice-président e chargée de l'environnement, de l'agriculture et de l'énergie.
Pour financer l'innovation, l'Aquitaine a également fait jouer la complémentarité public-privé. Elle a créé, en octobre 2013, l'Institut pour la transition énergétique Inef 4, en compagnie du centre de ressources Nobatek, de l'institut technologique FCBA, de l'université de Bordeaux et de l'association d'industriels Promodul. La Région prévoit de lui apporter 7 millions d'euros en cinq ans, l'État, autant, via les Investissements d'avenir, et, le secteur privé, au moins le double. Objectif de cet institut collaboratif et multidisciplinaire : « concevoir et mettre sur le marché des méthodes, outils ou produits du secteur de la construction […] innovants et économiquement viables ». « L'intérêt est aussi de mettre en synergie des forces existantes plutôt que de créer un nouvel outil. Ont adhéré des maîtres d'ouvrage, comme le bailleur social Logirep, qui ont des problèmes à résoudre, et des industriels, grands groupes ou PME, qui peuvent leur apporter des solutions », souligne Jac Tortos, directeur d'Inef 4 et directeur général de Nobatek. Logirep participe ainsi à Qualitairbat, l'un des vingt-six projets déjà soutenus par l'institut. Lancé début 2014 pour trois ans et doté de 400 000 euros, il vise à la fois à développer un modèle de prédiction de la qualité de l'air intérieur pour un projet de bâtiment et un système de climatisation basse consommation utilisant les propriétés des matériaux à changement de phase. l