1 Que retenir des négociations qui viennent de se dérouler à Bonn ?
Cette séance marquait le début des véritables négociations qui doivent aboutir à un accord à Paris en décembre. En février dernier, à Genève, les États s'étaient entendus sur un texte de 86 pages réunissant l'ensemble des options. L'idée était de commencer à le réduire à Bonn, de l'affiner ensuite peu à peu pour qu'il ne reste plus que quelques arbitrages à rendre à Paris. Les avancées ont été très limitées. Un travail de compréhension mutuelle a été mené pour marquer les positions de chaque partie. Il n'a pas vraiment permis de progresser vers des consensus sur des sujets aussi importants que les financements ou la place accordée à l'adaptation au changement climatique.
2 Comment accélérer le processus ?
La discussion doit être portée au plan politique. On ne peut pas demander aux négociateurs d'avancer plus vite que leurs gouvernements. Prenez les pays du G7. Ils viennent de réitérer leur engagement à réduire leurs émissions et à contribuer à l'enveloppe des 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Mais sans fournir le moindre détail. Il faut absolument y voir plus clair. Quelles parts de financements publics et privés ? Sous forme de dons ou de prêts ? Quelle articulation avec les aides au développement ? Comment rediriger l'argent aujourd'hui orienté vers les énergies fossiles ?
3 Quelles doivent être les priorités des prochaines réunions ?
Restons optimistes. Tous les espoirs sont permis. Après des rencontres informelles à Paris, les négociations reprendront fin août à Bonn. La plupart des contributions fixent pour l'instant des objectifs à l'horizon 2025 ou 2030. Il faut davantage mettre l'accent sur la période 2015-2020. Un rapport de l'Agence internationale de l'énergie, publié le 15 juin, le réaffirme : les engagements pris ne suffiront pas, à ce stade, pour respecter la limite des + 2 °C. Alors que les émissions mondiales doivent atteindre un pic avant 2020, la dynamique actuelle le place autour de 2030. Quant au budget carbone disponible, c'est-à-dire la quantité de gaz à effet de serre qui peut être rejetée d'ici à la fin du siècle sans dépasser les 2 °C, il sera épuisé dès 2040.