Deux ministres ont réagi à cette brutale disparition. Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, rend hommage au militant écologiste de la première heure qui s’est toujours battu pour la défense de l’environnement et la préservation de la biodiversité. Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères parle d'un « homme de conviction et d'action » et d'un « un militant infatigable ». Environnement Magazine avait fait son portrait à sa nomination à la tête de WWF en 2013. Nous le republions ci-dessous. Philippe Germa, le nouveau directeur général de WWF est connu comme le loup blanc ! Car ce diplômé de Sciences po et docteur en économie, a été de toutes les grandes aventures de l’écologie. Fidèle des Amis de la Terre, créateur du slogan « En vert et contre tous » de la campagne présidentielle de 1981, père de Génération Ecologie, directeur de campagne des élections régionales de 1992, il a longtemps milité aux côtés de son ami Brice Lalonde. Un ami-ministre dont il rejoint le cabinet en 1988 pour cinq ans. « J’y ai conduit les dossiers des lessives sans phosphates, la signature du Protocole de Montréal sur les CFC, la création d’Eco-Emballages », se souvient-il. Après la politique, il développe l’activité d’investissement dans les secteurs de l’environnement. « J’ai imaginé le Fideme avec l’Ademe qui a probablement financé un tiers l’éolien en France, j’ai créé au sein de la mission climat de la Caisse des dépôts le Fonds carbone européen et j’ai conçu deux fonds de financement des grandes infrastructures du développement durable », explique-t-il. C’est dire si le nouveau DG de WWF est un spécialiste de l’économie de l’environnement. C’est à ce titre qu’il y était entré comme administrateur en 2008 avant de devenir le trésorier de l’ONG en 2012. « WWF France, c’est 108 personnes et un budget de 19 millions d’euros dont il faut resserrer les missions pour les rendre plus lisibles », affirme-t-il. Lui qui était là lors de la crise de gouvernance qu’a traversée l’ONG en reprend les rênes sans état d’âme. « Il y avait une carence de management, tout le monde faisait un peu ce qu’il voulait », n’hésite-t-il pas à dire. Et il a bien l’intention de revenir aux fondamentaux : collecter des fonds pour préserver l’environnement ».