Comme d'autres, la ville de Bourg-en-Bresse a su anticiper la fin des tarifs réglementés de vente de l'énergie – là n'est pas son mérite. Elle a su aussi, pour massifier les besoins tout en stimulant la concurrence entre fournisseurs, rallier quatre autres communes. L'approvi-sion nement concerne 90 sites pour une consommation globale de 12 500 MWh par an. « Ils sont plus de 70 groupements en France à fédérer leurs achats. Celui-ci reste modeste face aux alliances départementales, voire régionales créées ailleurs. Quoi qu'il en soit, c'est un enjeu d'acculturation pour ces élus qui auparavant n'achetaient pas d'énergie », commente Jean-Marc Proust, à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies. Mais la vraie nouveauté, c'est la part de 3 % de biomé-thane que Bourg-en-Bresse a glissée dans son appel d'offres. Le fait que des sites de production de biogaz injectent du biométhane dans le réseau de GRDF, c'est bien ; mais pour que la filière décolle, il faut en face des clients demandeurs d'une fourniture de gaz plus vertueuse, provenant dans le cas bressan du site de Bioénergie de la Brie, une ferme de Seine-et-Marne. « Le marché a été remporté par Total Énergie Gaz, indique Sophie Collet, au service patrimoine bâti et énergie de la ville. Le cahier des charges comportait une offre classique de gaz naturel et une offre en variante avec de 1 à 3 % de biogaz. À la demande des élus, l'habituel système de notation a été retravaillé. Le surcoût du biométhane inquiétait. Il est en fait indolore et absorbé par les économies que nous réalisons en passant au tarif de marché. » l