Le Syndicat intercommunal pour la revalorisation et l’énergie par les déchets et ordures ménagères (Siredom), dans l'Essonne, procède par étapes. Sa marche vers une optimisation énergétique de ses installations passera d’abord par des investissements dans son UVE de Vert-le-Grand. Aujourd’hui, sa production annuelle d’électricité est de 110 GWh tandis que faute de débouchés, un aérocondenseur refroidit 400 GWh de chaleur.D’ici 2018, une ligne de 11 km sera construite pour relier le réseau de chauffage urbain de Grand Paris Sud. Le Siredom pourra lui fournir 160 GWh/an, générant 3 millions d'euros de revenus supplémentaires (pour 8,5 millions d'euros d’investissements côté syndicat). Ce premier pas devrait être suivi d’un second.« La collectivité a besoin de 50 GWh de plus, voire même 150 GWh d’ici 10 à 15 ans », souligne Christian Fournes, l’élu en charge du dossier chaleur au Siredom. Pour cela, le syndicat mise sur un gisement de déchets de bois de catégorie B de 10 000 tonnes et un objectif de trouver de nouveaux débouchés à des déchets aujourd’hui enfouis. « Nous avons donc décidé de construire une chaudière faisant de la co-combustion de combustibles solides de récupération (CSR) et de biomasse, poursuit l’élu. Nous n’avons arrêté aucune technologie, mais nous savons que les équipementiers ont des solutions et nous avons lancé une étude de faisabilité ». Une dizaine de candidats se sont positionnés. Même si ce n’est qu’une option parmi d’autres, l’installation pourrait être construite en lieu et place du troisième four prévu à la construction de l’UVE en 1998 car une chose est sûre : « on ne construira plus de four », anticipe Christian Fournes. « Le tri va être renforcé, de même que la valorisation matière… Ca ne se justifie plus ».Le syndicat a répondu à l’appel à projets « Energie CSR » lancé début mars par le ministère de l’Environnement – la sélection est attendue en septembre 2016. Alors que les cimentiers se font aujourd’hui payer pour valoriser des CSR, l’objectif affiché est clair : « inverser l’équation ». De la construction de la chaufferie à la préparation des déchets permettant d’obtenir une matière homogène, et même à la vente de chaleur, l'ensemble des tâches fera l'objet d'une délégation de service public à l'issue de laquelle l'installation reviendra au Siredom. Nul doute que la société d’économie mixte Semardel qui assure l’exploitation de l’UVE et qui est déjà installée sur le site de Vert-le-Grand pour produire des CSR tentera d’emporter la mise… Sans garantie de succès puisque l’entreprise a perdu récemment le marché de gestion des déchèteries du Siredom au profit de Paprec.Oliv((encadré)) Anticiper de nouveaux usages« Les outils que nous mettons en place aujourd’hui doivent être flexibles dans le temps », insiste Alain Rospars directeur environnement du groupe Séché. A l’instar du Siredom, la plupart des porteurs de projets de chaudières CSR envisagent de fait le recours à différents combustibles ou a minima la possibilité à terme de brûler de la biomasse par exemple… Une manière d’éviter la critique récurrente qui est faite aux incinérateurs : la nécessité de traiter un volume constant de déchets qui ne pousse pas les collectivités à davantage trier ou à miser sur la prévention.