Vous connaissiez « Mon soleil et moi » ? C'est l'offre d'autoconsommation photovoltaïque d'EDF pour les particuliers. Elle aura bientôt une petite sœur : « Notre soleil et nous ». Après l'autoconsommation individuelle, l'électricien français cible l'autoconsommation dite « collective ». Il l'a officiellement annoncé le 7 juin. La différence ? Avec l'autoconsommation individuelle, un producteur photovoltaïque consomme sa propre électricité. Il injecte éventuellement le surplus sur le réseau en bénéficiant d'un tarif d'achat garanti. Avec l'autoconsommation collective, la production est partagée directement, localement, entre plusieurs consommateurs. C'est une forme de circuit-court de l'énergie avec des échanges de gré à gré en perspective. Au premier semestre 2017, la France s'est dotée d'un cadre réglementaire et EDF place ses pions sur ce marché naissant.D'ici à 2018... ou 2019« Il y a un an, EDF a lancé son offre d'autoconsommation individuelle "Mon soleil et moi" sans attendre de réglementation spécifique. C'était pour répondre à la demande de nos clients. Cette volonté a été confortée par la mise en place d'une réglementation ad hoc et par la baisse continue des prix de l'énergie solaire, soutenue par les progrès technologiques », retrace Antoine Cahuzac, directeur exécutif d'EDF en charge des énergies renouvelables. En un an, EDF a ainsi vendu 1700 kits d'autoconsommation individuelle. Sur les 14000 installations comptabilisées par le gestionnaire de réseau Enedis, EDF revendique donc 12 % de part de marché. Dans l'année qui vient, il espère vendre 2500 à 3000 kits. « Et nous allons compléter cette offre individuelle par une solution d'autoconsommation destinée à l'habitat collectif », annonce Antoine Cahuzac.Pour l'instant, l'heure est à l'expérimentation. EDF espère finaliser son offre d'ici à la fin 2018 ou le début 2019. Il ne la commercialisera pas avant d'avoir tirer les leçons d'une vingtaine de projets pilotes. « Lautoconsommation collective est un défi à la fois technique et juridique », justifie Benjamin Declas, directeur général d'EDF Énergies renouvelables. « Technique, car il faut développer les solutions de comptage et de pilotage des consommations. Juridique, car il faut inventer le cadre qui permettra de réunir dans la même structure l'ensemble des producteurs et consommateurs ».Pour finaliser son offre, EDF va donc mener une vingtaine d'essais. « Nous avons souhaité tester des projets du plus simple – un habitat collectif de 10 à 15 logements avec un seul générateur d'électricité solaire – au plus compliqué avec des ilôts qui intègrent à la fois des logements, des bureaux, des commerces… », précise-t-il.Thomas Blosseville