Powidian, start-up spécialisée dans la production et le stockage d’électricité sous forme d’hydrogène, a inauguré ce mardi 10 septembre sa plateforme de développement industriel destinée aux tests et à la validation de ses technologies.
« Nous sommes la preuve que l’hydrogène est une véritable alternative aux énergies fossiles », avance Jean-Marie Bourgeais, président de Powidian, en préambule de l’inauguration de la plateforme de développement industriel de cet essaimage du groupe Airbus, ce mardi 10 septembre, à la Ville-aux-Dames, près de Tours où vient de s’installer la start-up.
Cet équipement de 1 800 m2 a vocation à lui faire « passer la vitesse supérieure », présente le dirigeant. Elle lui offre la possibilité de tester et valider de nouvelles technologies et de nouveaux fournisseurs. Elle constitue aussi le centre d’essai en conditions réelles avant l’installation chez le client et sert à la mise à niveau des installations existantes. Cerise sur le gâteau, elle assure l’autonomie énergétique des locaux de l’entreprise situés à proximité.
Microréseaux et sites isolés
Les marchés visés par Powidian sont les sites isolés, le bâtiment ou encore la fourniture d’électricité par groupes électrogènes zéro émission (événementiel, chantiers). « Powidian grandit rapidement et nous allons devenir un acteur clé de la transition énergétique, prédit Jean-Marie Bourgeais. C’est ce qui nous motive. » Xerys, le fonds d’investissement qui soutient la jeune pousse depuis l’origine en 2013, « investira jusqu’à ce que Powidian soit autonome », annonce Jérôme Le Conte, administrateur de Xerys.
Opérationnelle depuis deux mois, la plateforme est « équipée d’un champ photovoltaïque de 70 kWc associé à une infrastructure de tests et validations de systèmes configurables », présente Powidian. Au cœur des solutions que propose la jeune pousse, Sages, la station d’énergie qui accepte tout type d’énergie renouvelable (solaire, éolien, hydraulique, biomasse, biogénérateur) et différentes technologies de stockage (batteries lithium-ion pour du court terme et hydrogène pour du plus long terme). L’énergie produite charge les batteries, le surplus étant ensuite transformé en hydrogène par électrolyse, ce gaz étant ensuite stocké dans des cuves en acier, des bouteilles à 200 bar ou un réservoir en composite. Lorsque l’énergie vient à manquer, une pile à combustible transforme l’hydrogène stocké en électricité.
Stockage hybride
Sont actuellement en test sur le site le projet européen Fchju Remote, qui vise l’autonomie des quatre îles norvégiennes Froan, la solution associant une centrale solaire photovoltaïque et un dispositif de stockage hybride batterie/hydrogène destiné aux installations du ministère des Armées sur l’île Glorieuse, située entre Madagascar et les Comores, et la gamme de groupes électrogènes MobHyl Power qui délivre une puissance électrique de 4 à 100 kW. Adaptés à un usage temporaire (événement festif ou chantier), ces dispositifs produisent de l’électricité au prix de 0,06 euro le kilowattheure. L’exemplaire visible sur le site doit rejoindre d’ici la fin de l’année le port de Rotterdam (Pays-Bas), où il assurera l’alimentation à quai des bateaux, évitant ainsi des émissions de polluants.
