Avec une baisse de la consommation de gaz de 15 %, la filière française du gaz s’adapte à la crise liée à la pandémie du coronavirus. Pour préparer l’après-Covid-19, les professionnels du secteur misent notamment sur le biométhane, le gaz naturel liquéfié (GNL) et le gaz naturel pour véhicules (GNV).
Comme tous les secteurs d’activité frappés par la pandémie du coronavirus, la filière française du gaz a adapté son outil de production à la nouvelle donne socio-économique. « Dès le début de la crise, nous avons pris toutes les dispositions nécessaires. Face à la baisse d’activité, nous avons reporté toutes les missions non essentielles, tout en garantissant l’approvisionnement de nos réseaux et la sécurité de nos personnels qui doivent toujours travailler pour des interventions d’urgence », résume Patrick Corbin, président de l’Association française du gaz (AFG). Et d’ajouter : « A l’heure actuelle, le réseau fonctionne très bien. Les professionnels du gaz ont l’habitude de faire face à des situations de crise. »
A l’instar des chiffres observés pour la consommation d’électricité depuis la mise en œuvre des mesures de confinement, la consommation de gaz affiche elle aussi une baisse depuis le mois de mars, « de l’ordre de 15 % », indique l’AFG. « Il est encore trop tôt pour mesurer les conséquences économiques de la situation actuelle. Nous ferons les comptes une fois la crise passée », avance Patrick Corbin, qui prédit « un rebond de l’économie » à l’issue de la pandémie. « Les deux-tiers du gaz consommé en France étant dévolus au chauffage, nous nous attendons à une vraie reprise à l’automne prochain. »
« Nous ferons les comptes une fois la crise passée »
A cette occasion, les infrastructures de transport et de distribution du gaz pourront toujours jouer pleinement leur rôle, « sans aucun problème ! », assure Patrick Corbin. « Les volumes de gaz pourront augmenter, même très rapidement, sans générer de difficultés dans nos réseaux », fait savoir le président de l’AFG. Même constat concernant la continuité de l’approvisionnement durant la crise liée à la pandémie de coronavirus, 25 % du gaz disponible étant actuellement stockés.
Y aura-t-il un avant et un après Covid-19 pour les professionnels de l’industrie gazière française ? « C’est très difficile à dire », répond Patrick Corbin. Depuis quelques années déjà, la filière milite, dans le contexte de la transition écologique, en faveur de l’évolution du mix énergétique français, en visant notamment les 10 % de biométhane injectés dans les réseaux d’ici 2030 et en promouvant le gaz naturel liquéfié (GNL) et le gaz naturel pour véhicules (GNV), respectivement dans le transport maritime et pour le transport des marchandises. Or, « les ambitions de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) sont en-deça de nos objectifs », déplore le président de l’AFG. Avant d’avertir : « Pour qu’il y ait une reprise dynamique de l’activité économique, il faudra que des décisions soient prises très vite. »
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