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Trois questions à : Cédric Barbary, responsable du pôle Biodiversité d’Engie Green

Par A.A. Publié le 10 juin 2021.
Trois questions à : Cédric Barbary, responsable du pôle Biodiversité d’Engie Green
Cédric Barbary, responsable du pôle Biodiversité d’Engie Green. Crédit : Engie Green
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Le développement des énergies renouvelables est-il compatible avec la protection de la biodiversité ? « Comme toute activité humaine, les énergies renouvelables ont un impact sur leur milieu », répond Cédric Barbary, responsable du pôle Biodiversité d’Engie Green. Il revient sur les mesures d’évitement, de réduction et de compensation pour réduire les effets négatifs sur la biodiversité.
 
Conformément à la réglementation environnementale, les énergies renouvelables sont très étudiées, suivies, et largement contrebalancées par des mesures compensatoires favorables à la biodiversité. Ainsi, le développement de ces énergies peut être un puissant moteur pour la connaissance et la protection de la biodiversité.

Que représente la prise en compte de la biodiversité dans le développement des énergies renouvelables ?

La biodiversité fait partie intégrante de l’ADN de notre activité renouvelable, de nos processus et de nos modèles économiques : c’est 25 % du temps de développement d’un projet, 15 % des dépenses de développement (hors CAPEX) et 7 écologues dédiés chez Engie Green. C’est très significatif ! En pratique, notre équipe biodiversité intervient tout au long de la chaîne de valeur d’un parc, de sa conception à son exploitation. 

La première étape est un travail de prospection : il s’agit de cibler les zones à éviter pour ne pas nuire à la biodiversité, et ce dès l’amont du projet. Cela peut concerner des couloirs de migration ou de déplacement local, des zones humides, des zones classées Natura 2000… Nous nous appuyons sur l’expertise de notre pôle géomatique qui cartographie le territoire métropolitain en classant chaque zone de 1 à 5 (5 étant rédhibitoire) en fonction des risques pour la biodiversité.

Durant la phase de développement du projet, nous devons préparer un certain nombre d’études réglementaires : étude d’impact écologique, étude de défrichement, étude d’incidence Natura 2000, etc. Nous confions ce travail à des cabinets spécialisés en restant à leur disposition tout au long de leur travail. Cela nécessite au moins un an d’étude voire plus selon les situations (espèces protégées, défrichement…). Durant l’instruction du dossier, les services de l’État peuvent nous demander des compléments à ces études. Cela nous pousse toujours à nous améliorer. Nous répondons également aux questions des riverains ou des associations locales, au cours des enquêtes publiques.

Durant les phases de construction et d’exploitation du parc, en partenariat avec les acteurs locaux, nous mettons en œuvre des mesures de protection de la biodiversité et suivons de près l’efficacité de ces mesures.

Concrètement, quels types de mesures peuvent être mis en place ?

On distingue classiquement trois types de mesures de protection de la biodiversité : les mesures d’Évitement, de Réduction et de Compensation (« séquence ERC »). L’évitement consiste à éviter les zones les plus à risque pour la biodiversité. La réduction consiste à réduire les impacts négatifs qui n’ont pas pu être totalement évités. Sur des parcs éoliens, cela consistera par exemple à « brider » les éoliennes (limiter leur vitesse de rotation voire les arrêter) pour protéger l’avifaune et les chiroptères, à augmenter la garde au sol par rapport au bout de pale, à préserver les couloirs de déplacement des chiroptères entre les zones boisées et le bout des pales des éoliennes.

Sur des parcs solaires, cela consistera plutôt à éviter des zones à enjeux (haies, espaces favorables aux nicheurs, zones humides…), à éviter une zone humide sur une partie du parc, à réduire le nombre de panneaux, à surélever les clôtures extérieures pour laisser la petite faune se déplacer librement. En clair, chez Engie Green, nous faisons du sur-mesure.

Quand nous ne pouvons pas supprimer totalement les impacts négatifs sur la biodiversité, nous mettons en place des mesures de compensation qui permettent, in fine, aux installations renouvelables d’avoir un impact net sur l’environnement. Cela nous a par exemple conduit en  partenariat avec le monde agricole et les associations locales à planter 14.000 arbres et 37  km de haies, de bandes enherbées et de « bandes tampons bouchons » entre 2016 et  2020 sur les seuls départements de la Marne et de l’Aube ; à recréer une zone humide dans  les Landes de Lavernat dans la Sarthe, à installer des gîtes pour lézards sur le parc solaire  d’Istres dans les Bouches-du-Rhône, à aménager un ancien tunnel ferroviaire pour l’accueil  des chauves-souris en région Grand-Est… Des expérimentations dans l’agroforesterie par exemple contribuent à maximiser l’impact positif des mesures de compensation en créant plus d’habitats que le projet n’a pu en détruire.

Ces mesures d’évitement, de réduction et de compensation sont réglementaires. Mais nous allons plus loin en mettant également en place beaucoup de mesures volontaires en faveur de la biodiversité qui sortent tout-à-fait de ce cadre réglementaire. En région Provence-Alpes Côte d’Azur, nous avons construit un partenariat avec France Nature Environnement (FNE) et l’association Apicluster pour essaimer des ruches sur nos parcs solaires, ce qui a un impact positif sur la biodiversité aujourd’hui bien documenté et contribue à l’activité économique locale.

De manière générale, ces mesures proactives sont développées en partenariat avec des associations locales, ce qui nous place au plus proche du terrain et renforce l’efficacité de notre action et son intégration dans l’attractivité du territoire. Nous cherchons toujours à promouvoir et à accroître en permanence notre coopération avec les acteurs locaux de la biodiversité associatifs ou universitaires.

Comment peut-on qualifier l’impact des énergies renouvelables sur la biodiversité ?

Si l’on met en balance les impacts positifs et négatifs, je crois qu’on peut affirmer sans hésitation que le développement des énergies renouvelables a globalement un impact positif sur la biodiversité. Les impacts négatifs sont plutôt faibles - un seul chat peut tuer jusqu’à 100 fois plus d’oiseaux et de chauve-souris par an qu’une seule éolienne et une baie vitrée 200 fois plus. Il existe aussi des impacts positifs, qui eux sont loin d’être rares. Les parcs solaires en particulier sont de véritables havres de paix pour la biodiversité ; on y observe souvent un retour des papillons, des rapaces qui viennent chasser et la présence de nombreux passereaux qui nichent au sol ou dans les haies et bosquets préservés dans l’enceinte du parc. 

Les énergies renouvelables ont aussi beaucoup contribué à la connaissance de la biodiversité.  Un signe qui ne trompe pas, c’est que l’emploi des cabinets d’étude spécialisés et des associations locales s’est beaucoup développé sous l’influence du développement des parcs solaires et des parcs éoliens. Dans le Grand Est, le Centre Permanent d’Initiative pour l’environnement (CPIE du Sud Champagne) notait par exemple que 30% de son effectif était lié aux projets d’énergies renouvelables. Notre démarche en faveur de la biodiversité s’ajoute donc aux retombées positives associées à la production d’énergies vertes, elle crée de l’activité et de l’emploi local, renforce l’attractivité des territoires.

L’innovation est aussi un vrai facteur de progrès en matière d’énergies renouvelables toujours plus durables. Nous misons donc sur le développement des nouvelles technologies : analyse de la data pour protéger les chiroptères, utilisation d’une balise pour suivre la trajectoire de l’avifaune ou de drones pour protéger les nichées de busards… 
Le sens du développement des énergies renouvelables, c’est de protéger la planète. Notre activité n’est totalement responsable que si nous agissons vraiment en faveur de l’environnement. C’est le sens de l’engagement de longue date d’Engie en faveur de la biodiversité.
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