C’est à la fois son premier parc éolien terrestre en France et son premier projet de repowering. Q Energy France, autrefois groupe RES, procède sur les hauteurs de Souleilla-Corbières à Treilles dans l’Aude, au renouvellement de son site éolien construit à partir de 1999 et mis en service en 2001. Au programme, 16 éoliennes de 80 mètres en fin de vie qui sont modernisées à l’identique, ou presque.
En visite de ce site emblématique de l’histoire des énergies renouvelables en France, le jeudi 1er juin, on aperçoit rapidement des fondations vidées de leurs éoliennes, des nacelles et des pales fraîchement installées, d’autres en phase de l’être. En réflexion depuis 2016, le repowering de ce parc éolien est en cours depuis l’été 2022, pour une mise en service prévue fin 2023. Sur ce terrain, contraint par son implantation dans une zone de protection radar Météo France, le gestionnaire du parc a fait le choix d’une modernisation « à l’identique » des éoliennes. Autrement dit, les installations ne subissent pas de changement d’enveloppe mais gagnent en performance technique.
Résultats attendus en 2024 : la puissance totale installée augmentera de plus de 15 %, elle atteindra 24 MW contre 20.8 MW actuellement. Malgré des dimensions, des positions et un nombre d’éoliennes inchangées, ces nouvelles installations produiront annuellement environ 71 Gwh (+18%), permettant ainsi de couvrir la consommation de plus de 4750 personnes supplémentaires en énergie décarbonée, comparé aux 60 GWh/an produits par les 16 éoliennes précédentes. Une prouesse rendue possible grâce à des machines de nouvelle génération bénéficiant des dernières avancées technologiques, acquises par le gestionnaire auprès de Vensys.
Trois questions à : Laurie Gilbert, responsable repowering chez Q Energy France
- Qu’est-ce qui justifie le recours au repowering ?
Au-delà de la performance en matière de production énergétique, une grande majorité des parcs éoliens a été développée avant les réglementations actuelles en matière d’implantation et d’environnement, et certains ne sont pas compatibles avec celles-ci. Dans le cadre d’une démarche de repowering, nous allons réaliser lister les contraintes dans lesquelles se situe un parc éolien, telles que la présence de radar Météo France et/ou militaire, ainsi que des contraintes environnementales et paysagères, en nous fondant sur les études menées durant la phase d’exploitation. À partir de ces éléments, nous étudions le projet en place et le nouveau qui prendra place.
- Quelles sont les typologies de renouvellement du parc éolien terrestre ?
De manière générale, lors d’un projet de modernisation, nous essayons d’augmenter au maximum la hauteur de l’éolienne, en veillant à l’intégration de l’installation dans le contexte local. En France, nous avons trois régimes de renouvellement en fonction des augmentations souhaitées. Pour une modification dite minime, dans ce cas le seuil d’augmentation de la hauteur totale est fixé au maximum à 10 %, il faut adresser une notification à la préfecture pour une modification de l’arrêté initial. Pour une augmentation supérieure à 50 % ou la modification drastique de la position des éoliennes, on évoque un renouvellement substantiel. Dans ce cas de figure, il est nécessaire de déposer une demande d’autorisation environnementale complète, comme pour un nouveau projet. Enfin, lorsque les projets de modernisation se situent entre 10 % et 50 %, ces derniers sont considérés au cas par cas. Pour qualifier un tel projet de « non substantiel », il va falloir démontrer dans la demande d’autorisation de renouvellement que l’impact futur des nouvelles éoliennes n’est pas plus important que l’initial, voire même plus réduit que celui-ci.
Pour un renouvellement à l’identique, notable, entre le moment où nous allons lancer les études environnementales et la mise en service du parc, on estime une durée moyenne de cinq ans. Pour des projets « non substantiels », nous serons sur des phases de développement plus conséquentes estimées entre six et sept ans. En revanche, sur une nouvelle autorisation, assimilée à un projet neuf, nous serons sur du sept ans, voire plus.
- Quel type de renouvellement a été privilégié à Souleilla-Corbières ?
Sur ce parc, nous sommes sur un renouvellement à l’identique, dit « notable ». Nous avons gardé les mêmes caractéristiques du parc, c’est-à-dire la même hauteur totale des éoliennes et les mêmes dimensions. La seule différence avec cette modernisation est l’augmentation des capacités unitaires des machines. On passe de 1,3 MWh à 1,5 MWh, rendue possible grâce à l’amélioration technologique des éoliennes. Le renouvellement prend également en compte les contraintes techniques du secteur. Nous nous trouvons en zone de protection d’un radar Météo France, ce qui impacte l’implantation et la dimension des éoliennes en place, optant donc pour une modernisation à l’identique.
- Qu’est-ce qui justifie le recours au repowering ?
Au-delà de la performance en matière de production énergétique, une grande majorité des parcs éoliens a été développée avant les réglementations actuelles en matière d’implantation et d’environnement, et certains ne sont pas compatibles avec celles-ci. Dans le cadre d’une démarche de repowering, nous allons réaliser lister les contraintes dans lesquelles se situe un parc éolien, telles que la présence de radar Météo France et/ou militaire, ainsi que des contraintes environnementales et paysagères, en nous fondant sur les études menées durant la phase d’exploitation. À partir de ces éléments, nous étudions le projet en place et le nouveau qui prendra place.
- Quelles sont les typologies de renouvellement du parc éolien terrestre ?
De manière générale, lors d’un projet de modernisation, nous essayons d’augmenter au maximum la hauteur de l’éolienne, en veillant à l’intégration de l’installation dans le contexte local. En France, nous avons trois régimes de renouvellement en fonction des augmentations souhaitées. Pour une modification dite minime, dans ce cas le seuil d’augmentation de la hauteur totale est fixé au maximum à 10 %, il faut adresser une notification à la préfecture pour une modification de l’arrêté initial. Pour une augmentation supérieure à 50 % ou la modification drastique de la position des éoliennes, on évoque un renouvellement substantiel. Dans ce cas de figure, il est nécessaire de déposer une demande d’autorisation environnementale complète, comme pour un nouveau projet. Enfin, lorsque les projets de modernisation se situent entre 10 % et 50 %, ces derniers sont considérés au cas par cas. Pour qualifier un tel projet de « non substantiel », il va falloir démontrer dans la demande d’autorisation de renouvellement que l’impact futur des nouvelles éoliennes n’est pas plus important que l’initial, voire même plus réduit que celui-ci.
Pour un renouvellement à l’identique, notable, entre le moment où nous allons lancer les études environnementales et la mise en service du parc, on estime une durée moyenne de cinq ans. Pour des projets « non substantiels », nous serons sur des phases de développement plus conséquentes estimées entre six et sept ans. En revanche, sur une nouvelle autorisation, assimilée à un projet neuf, nous serons sur du sept ans, voire plus.
- Quel type de renouvellement a été privilégié à Souleilla-Corbières ?
Sur ce parc, nous sommes sur un renouvellement à l’identique, dit « notable ». Nous avons gardé les mêmes caractéristiques du parc, c’est-à-dire la même hauteur totale des éoliennes et les mêmes dimensions. La seule différence avec cette modernisation est l’augmentation des capacités unitaires des machines. On passe de 1,3 MWh à 1,5 MWh, rendue possible grâce à l’amélioration technologique des éoliennes. Le renouvellement prend également en compte les contraintes techniques du secteur. Nous nous trouvons en zone de protection d’un radar Météo France, ce qui impacte l’implantation et la dimension des éoliennes en place, optant donc pour une modernisation à l’identique.
99,4 % de composants recyclés
Outre la performance augmentée, Q Energy vante également le recyclage des installations en fin de vie. Alors que les fondations ont été intégralement démantelées, « 99,4 % des composants du parc seront recyclés ou réutilisés », nous apprend Jean-François Petit, directeur général de Q Energy France. 100 % de l’acier du site a été retraité et réutilisé, tandis que certains composants des éoliennes ont été vendus comme pièces détachées. Huit tonnes de pales ont été données à un artiste local en vue d’être réutilisées en œuvres artistiques, tandis que le reste, soit 228 tonnes, a été vendu pour la conception de mobilier novateur.
En outre, l’intégralité du béton des fondations a été extrait, 26 % sera réutilisé dans les nouvelles fondations des turbines et le reste (soit 74 %) a été intégré dans la construction d’une plateforme industrielle par une entreprise de BTP locale située à proximité du site.
Au total, 90,3 % des déchets issus du démantèlement ont été recyclés, 9,1 % réutilisés, 0,5 % valorisés et 0,1 % de ces détritus ont été stockés.
Le début d’un nouveau chapitre
Ce projet de Souleilla-Corbières reflète le rôle de leader technique qu’ambitionne de jouer Q Energy dans le repowering des parcs éoliens. Son expertise démontrée à Treilles sera mise à profit à grande échelle avec plus de 400 MW en cours de développement et le lancement de quatre nouveaux projets d’une puissance totale de 56 MW entre 2023 et 2024. Fort de ce succès, le gestionnaire est en discussion avec des dizaines de propriétaires de parcs éoliens pour le renouvellement d’une partie ou de la totalité de leur portefeuille.