Environnement Magazine a de la suite dans les idées. Après un dossier sur l'emploi en 2009, nous remettons le couvert. Cinq ans après, force est de constater que le menu a changé. L'euphorie sucrée du Grenelle de l'environnement et son potentiel de 600 000 emplois verts a disparu de la carte. Aucune filière ne s'est engraissée, bien au contraire, place aux vaches maigres ! Les réglementations ambitieuses votées n'ont pas généré l'activité attendue. À l'image de Perrette, les rêves de croissance verte se fracassent contre une économie ralentie. En 2009 déjà, de nombreux professionnels exprimaient leur inquiétude et leur manque de visibilité. En 2014, ils sont pour l'essentiel toujours aussi prudents. Cependant, si la crise touche globalement toutes les grandes filières traditionnelles, elle favorise parallèlement la montée en puissance d'activités de plus en plus spécialisées qui bouleversent de multiples métiers. Avec, pour corollaire, des profils recherchés de plus en plus techniques qui nécessitent une évolution des formations, voire, immuablement, des formations internes. Ainsi, alors que l'immobilier souffre, la gestion active du bâtiment voit la vie en rose. L'éolien terrestre reprend confiance sur l'exploitation et la maintenance, et l'offshore croit en sa bonne étoile, avec des premières usines de production annoncées pour 2015. Optimisme de rigueur également sur les compteurs intelligents de gaz et d'électricité, la restauration écologique et la mobilité partagée. Certes, le nombre d'emplois créés n'explose pas, mais les entreprises les plus innovantes et les plus souples sortent leur épingle du jeu. Les collectivités aussi mettent la main à la pâte. Appels à projets, incubateurs, clusters, formations et financements, elles déploient toute la palette des outils en leur possession pour soutenir des filières prioritaires de leur territoire, pour accompagner l'innovation et développer la formation. Plus que jamais, élus et chefs d'entreprise ont pris conscience de la nécessité de travailler ensemble. Les réseaux de toute nature se multiplient et renforcent les liens entre tous les acteurs d'un territoire. C'est cette dynamique qui a limité la casse et donne encore quelques bonnes raisons de croire à la croissance verte.