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[Tribune] Vers une consommation raisonnée d’appareils électroménagers pour préserver la planète ?

Par Olivier de Montlivault, président directeur général de SOS Accessoire. Publié le 15 avril 2019.
[Tribune] Vers une consommation raisonnée d’appareils électroménagers pour préserver la planète ?
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Cette semaine, Olivier de Montlivault, P-DG de SOS Accessoire, revient sur la surconsommation des Français en biens d’équipement et électroménagers. Il évoque un "lent réveil des pouvoirs publics", notamment concernant la lutte contre l’obsolescence programmée. Enfin, il liste des alternatives à la surconsommation.

Lorsque l’on parle d’impact sur l’environnement, on pense le plus souvent au transport ou à l’alimentation : deux secteurs dont l’empreinte carbone - particulièrement lourde - n’est plus à démontrer. Pourtant, les équipements de la maison ne font pas figure d’exception et les appareils électroménagers ont un impact tout aussi important sur notre planète. D’autant plus que, d’après l’Insee, les ménages français consomment aujourd’hui trois fois plus de biens d’équipement qu’en 1960. Alors que faire pour endiguer ce phénomène et opérer la transition qui s’impose : celle d’une surconsommation vers une consommation responsable et engagée ?
 
L’électroménager : un impact environnemental sous-estimé
 
Très souvent branchés 24h sur 24h et 7 jours sur 7 dans les foyers français, les appareils électroménagers sont particulièrement énergivores. A lui seul, le réfrigérateur consomme entre 200 et 500 kWh par an, ce qui correspondrait à près d’un quart de la dépense en énergie – hors chauffage – des ménages d’après le fournisseur d’électricité Engie.
 
Selon une étude de l’Université de Manchester, publiée dans la revue Science of the Total Environment, l’impact est encore plus important pour le petit électroménager.  En Europe, les quelques 130 millions de fours à micro-ondes émettent, pour leur part, une quantité de CO2 équivalente à 6,8 millions de voitures !

Sans compter que bien souvent, l’utilisation de ces appareils n’est pas optimale. En effet, on fait en moyenne chauffer dans nos bouilloires 50% d’eau en trop par rapport à nos besoins. Et que dire du fer à repasser que l’on utilise parfois pour seulement un ou deux vêtements ou du lave-vaisselle mis en route bien qu’à moitié rempli ?
 
Pire encore, l’étude a montré que sur 100 fours à micro-ondes déposés en déchèterie, la moitié était encore en état de marche et l’autre moitié pouvait être réparée facilement. Nous sommes donc aujourd’hui loin d’une consommation raisonnée en matière d’appareils électroménagers.
 
Le lent réveil des pouvoirs publics
 
Au niveau de la législation, les choses semblent peu à peu bouger. Ainsi, en novembre 2018, les députés ont voté l’instauration d’une taxe sur les gaz réfrigérants contenant des hydrofluocarbures utilisés dans les circuits de froid des réfrigérateurs et des congélateurs. Cette mesure, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2021, n’a pas pour objectif de sanctionner mais plutôt d’inciter les fabricants à trouver des solutions pour produire des équipements plus respectueux de l’environnement.
 
Quant à la lutte contre l’obsolescence programmée, c’est un véritable sujet d’actualité. La France fait d’ailleurs figure d’exemple puisqu’il s’agit du seul pays où ce délit est reconnu en tant que tel depuis août 2015. En effet, la loi française prévoit de punir « l’ensemble des techniques visant à réduire la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement ». Cependant, dans les faits, peu de sanctions ont été prises jusqu’ici car il demeure difficile d’apporter la preuve de ce délit. Néanmoins, le sujet est pris au sérieux par la justice française puisque deux enquêtes préliminaires pour « obsolescence programmée » et « tromperie » visant Epson et Apple ont été ouvertes en novembre 2017 et janvier 2018 après le dépôt d’une plainte de l’association HOP (Halte à l’obsolescence programmée). Une première en France.
 
Toujours dans un souci de lutte contre l’obsolescence programmée, un « indice de réparabilité » verra le jour au 1er janvier 2020 pour indiquer au consommateur dans quelle mesure il pourra réparer lui-même son appareil en cas de panne. Une mesure qui devrait permettre d’encourager les Français à modifier leurs comportements vis à vis de leurs appareils électroménagers.
 
Les alternatives à la surconsommation
 
Si certains Français font le choix de se passer de leurs appareils électroménagers pour consommer moins et donc polluer moins, il n’est pas nécessaire de prendre des décisions aussi radicales. Un simple changement de comportement peut avoir un impact positif sur l’environnement et cela commence le plus souvent par un meilleur entretien, la réparation et enfin le recyclage.
 
On l’a vu, si l’augmentation de la durée de vie des appareils implique bien sûr les fabricants, cela passe également par un changement de comportement des consommateurs en vue de favoriser l’échange, la location, la récupération ou encore la réparation. En effet, d’après l’Ademe, un Français jette chaque année en moyenne entre 16 et 20kg d’équipements électriques ou électroniques. Parmi ces appareils, un certain nombre pourrait être réparé ou voir leur durée de vie prolongée par un meilleur entretien. Il est donc grand temps d’encourager la réparation. D’autant que les bénéfices sont réels : d’après une recherche menée par l’Université de Surrey (Royaume-Uni), la réparation d’un seul appareil permettrait d’éviter 24kg d’émission de CO2. Si la réparation n’est pas possible, il faut alors penser au recyclage. En effet, d’après eco-systemes.fr, en moyenne, le taux de recyclage d’un appareil est supérieur à 75%, ce qui est loin d’être négligeable. Réparer ou recycler sont des gestes simples, à la portée de tous, qui contribuent largement à la préservation des ressources naturelles.
 
Eviter de renouveler trop souvent ses appareils, optimiser leur utilisation, se fier aux labels pour choisir des produits plus durables, ou encore réparer plutôt que jeter. Ces gestes du quotidien font partie des réflexes à adopter pour préserver notre planète. Il faut également cesser de croire que ces quelques gestes isolés ne servent à rien. Cette idée persistante qu’agir à son échelle ne changera pas grand-chose, incite à ne rien faire.  Or, chaque petit geste compte et c’est la masse de ces actions individuelles qui forcera les institutions et entreprises à agir dans le bon sens.
Olivier de Montlivault, président directeur général de SOS Accessoire / DR
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