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Tribune | « Le secteur de la logistique se doit de devenir plus durable »

PUBLIÉ LE 13 JUILLET 2023
EMMANUEL LEMOR, DSI ET CO-FONDATEUR DE LIVINGPACKETS.
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Tribune | « Le secteur de la logistique se doit de devenir plus durable »
Emmanuel Lemor, Directeur des Systèmes d'Information et co-fondateur de LivingPackets. Crédit : LivingPackets
Entre transport de marchandises et les emballages, le e-commerce, qui représente aujourd’hui 12,5 % du commerce de détail, est éminemment polluant. Face à ce constat, la logistique doit se réinventer pour limiter son empreinte écologique. Tribune signée par Emmanuel Lemor, co-fondateur de LivingPackets.
 
Le 05 mai dernier correspondait au jour du dépassement en France, date à partir de laquelle ses citoyens ont consommé, à leur échelle, l’ensemble des ressources que la Terre est capable de régénérer en une année. Ce jour reflète les conséquences de l’activité humaine sur la planète et son impact carbone dévastateur. Il souligne également l’urgence d’agir alors que les manifestations du dérèglement climatique se multiplient à l’échelle planétaire (sécheresse inédite dans les Bouches-du-Rhône, communes des Pyrénées Orientales privées d’eau, sans même parler de la canicule printanière historique qui frappe la péninsule ibérique).
 
Alors que la sur-consommation caractérise nos modes de vie insoutenables via notamment le e-commerce qui représente aujourd’hui 12,5 % du commerce de détail, ce mode de consommation est éminemment polluant : le transport de marchandises représente 13 %, et les emballages 45 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur (étude Statista 2020). Face à ce constat, la logistique doit se réinventer pour limiter son empreinte écologique. D’autant que, selon une étude d’Avery Dennison de 2022, 8% des stocks mondiaux sont jetés ou perdus chaque année en raison d’une mauvaise évaluation de la demande.
 
Commencer par mieux transporter
 
La première étape de la transition nécessaire de la logistique vers un modèle plus vertueux passe par des modes de transport moins polluants. Des alternatives permettent de réduire l’impact environnemental de la logistique, comme des véhicules électriques ou hybrides, réduisant significativement les émissions de gaz à effet de serre. Pour les problématiques du dernier kilomètre, les livraisons en cargocycles et à vélo ont émergé pour les marchandises peu encombrantes et légères.
 
Mieux, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et l’AUTF (Association des Utilisateurs de Transport de Fret), au travers de leur dispositif FRET 21, incitent déjà les entreprises à mesurer et à intégrer leur impact environnemental dans leur stratégie de développement. Cela leur permet d’avoir accès à un ensemble de fiches d’actions les aidant à optimiser le remplissage des moyens de transport, et leur fournit un outil de suivi des économies de CO2 réalisées. En l’utilisant, les acteurs de la logistique pourraient réduire de 5% leurs émissions de gaz à effet de serre en seulement trois ans.
 
Enfin, une innovation simple, constituée de capteurs intégrés aux colis, permet de collecter des données en temps réel sur les conditions de transport et les itinéraires empruntés. Couplés à de l’intelligence artificielle, ils ont la capacité d’optimiser les trajets et, là encore, de réduire les émissions de CO2 directes. C’est ce que le transporteur lituanien Girteka a réussi à faire comme en témoignent la réduction de ses temps de transport de 10 % et celle de sa consommation de carburant (et d’émissions) d’environ 7%, grâce à l’analyse des données de sa flotte de 9000 camions.
 
Favoriser les circuits courts et les échanges locaux
 
Selon l’Ademe, un téléphone portable fait 4 fois le tour du monde avant d’arriver en magasin. Indécent, alors que 61% de français sont prêts à payer plus cher pour acheter en circuit court malgré l’inflation (baromètre de Pourdebon.com et Kantar 2023). Au-delà de la diminution des kilomètres parcourus - et donc de leur impact carbone, les circuits courts améliorent les connexions entre des acteurs qui peuvent s’appuyer sur une connaissance plus fine de leurs territoires et sur une communication simplifiée.
 
Transformer une chaîne logistique linéaire en une chaîne logistique circulaire dynamise la revalorisation et la répartition des marchandises. Cela permet aussi de favoriser la récupération et le recyclage des produits en fin de vie, en les transformant en matières premières pour de nouveaux usages. Cette localisation renforce aussi l’impact social des organisations en créant des emplois locaux et en encourageant le développement d’une économie plus résiliente et plus circulaire.
 
Accélérer l’éco-conception des emballages
 
La mise en place d’une logistique plus durable passe également par l’adoption d’emballages éco-conçus, recyclables et, surtout, réutilisables. Ils sont aujourd’hui produits, par exemple, à base d’EPP (polypropylène expansé, 100% recyclable), de fécule de maïs ou encore de plastiques biosourcés. Indispensable, lorsque la Commission européenne souligne qu’en 2022, 50% du papier et 40% des matières plastiques utilisés dans l’UE étaient dédiés à l’emballage.
 
Face à ce constat, elle a mis en place des mesures visant à réduire la quantité de déchets générés en encourageant le développement d’emballages réutilisables et produits à partir de matières recyclées. Ces nouveaux contenants, plus écologiques, contribuent à réduire les coûts logistiques grâce à une conception plus légère et plus résistante. Les acteurs peuvent aussi envoyer leurs produits dans des emballages “aller-retour” pour favoriser la réutilisation des contenants et allonger leur cycle de vie.
 
La logistique durable est l’un des principaux enjeux du siècle. Les entreprises doivent s’engager dans une transition écologique ambitieuse en adoptant des pratiques logistiques plus respectueuses de l’environnement. Elles ont également un rôle à jouer en sensibilisant les consommateurs à la nécessité d’adopter de nouveaux comportements d’achat et éduquer sur le recyclage et la réutilisation.
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