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POLITIQUES

[Tribune] Le climat ne nous laisse plus le temps d’être surpris

ERIC HOUDET, FONDATEUR DE HOMAPI, LE 2 JUIN 2025
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[Tribune] Le climat ne nous laisse plus le temps d’être surpris
Crédit : Homapi
Paris, deux heures d’orage et 334 millions d’euros de dégâts. Une vallée qui s’effondre sous les yeux incrédules des habitants. Des ponts, des routes, des infrastructures emportés par des pluies torrentielles, comme à Gênes ou à Valence. Des quartiers inondés, des montagnes éventrées, des vies bouleversées. Chaque semaine, une nouvelle catastrophe. Chaque fois, la même sidération. On parle de « phénomènes exceptionnels ». On critique les modèles météo, on convoque la fatalité, on panse les plaies. Puis on reconstruit. Jusqu’au prochain coup dur. Mais il faut se rendre à l’évidence : le climat ne nous laisse plus le temps d’être surpris. Il frappe, brutalement, souvent sans prévenir.

Des outils de prédiction encore insuffisants

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Les outils de prédiction sont encore loin d’être pleinement efficaces. Ils manquent de données, de granularité, de réactivité. Parfois, même trente minutes avant une catastrophe, il aurait été impossible de l’anticiper. Et pendant ce temps, on continue de construire sur des littoraux que l’océan grignote. Comme au Signal, à Soulac-sur-Mer, où il a fallu déconstruire un immeuble face à la montée des eaux.

Nous avons besoin d’outils capables d’anticiper les grandes tendances, les points de rupture, les zones à risques.

Le coût de l’inaction grimpe en flèche

Le réchauffement climatique accélère la fréquence et l’intensité des événements extrêmes. Résultat : des coûts exponentiels, des territoires bientôt inassurables, des habitants laissés sans filet. Le système assurantiel n’a d’autre choix que d’augmenter les primes pour rester viable. Et ce n’est pas un futur lointain : c’est maintenant.

Agir n’est plus une option. C’est une condition de survie collective.

Allier prédiction et prévention

Alors changeons de stratégie. La véritable clé, ce n’est pas de tout prévoir, c’est d’allier, intelligemment, la prédiction et la  prévention. Mais puisque la prédiction atteint ses limites, c’est bien la prévention qui doit devenir la priorité. Et cela commence par des actions concrètes.

Un cercle vertueux, à la portée de tous

Mettre en place un cercle vertueux préventif, c’est parfois aussi simple que poser un batardeau à quelques milliers d’euros pour éviter des dégâts à 30 000 euros en moyenne par foyer. C’est ici qu’un carnet numérique, accessible à chaque assuré, prend tout son sens. Encore méconnu, ce carnet, à la manière de celui que nous avons pour nos véhicules, permet de centraliser l’historique d’un logement. Mais contrairement au carnet automobile, il est numérique, dynamique, et capable d’anticiper. Il croise les données historiques avec des données climatiques et techniques pour prévoir les risques et guider les bonnes décisions.

Il permet ainsi :

• Une traçabilité complète des travaux réalisés,
• Une évaluation claire des risques climatiques,
• Une vision structurée des points de fragilité du logement,
• Et un pilotage des rénovations ou adaptations à mener en priorité.

Ce n’est pas un gadget administratif. C’est un outil de résilience.

Faire baisser le risque… et la facture

Mieux se prémunir, c’est aussi faire baisser le niveau global de risque. Et cela profite à tous : particuliers, collectivités, assureurs. Prévenir, c’est éviter des millions d’euros de dégâts. C’est aussi espérer une stabilisation, voire une baisse, des primes d’assurance dans les zones à risque.

Sensibiliser massivement

Mais pour que ces outils soient adoptés, il faut aussi changer de braquet sur la sensibilisation. On ne peut pas se contenter d’un lien vers Georisques.gouv.fr sur les portails d’annonces immobilières.

Il faut :
• Des campagnes de communication nationales,
• Des spots télévisés,
• Des brochures,
• Des états complets de risques fournis systématiquement à l’achat,
• Et une vraie pédagogie sur les bons réflexes à adopter.

Le climat n’attendra pas que nous soyons prêts.


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