Sur la base des données consolidées de l’année 2023, le budget carbone couvrant la période 2019-2023 défini par la Stratégie nationale bas-carbone en vigueur (SNBC 2), hors puits de carbone ou UTCATF (Utilisation des Terres, Changements d’Affectation des Terres et Forêt), par exemple les forêts, a été respecté avec une marge de 91 Mt CO2e cumulées sur la période. Ces émissions s’élèvent à 406 MtCO2e en moyenne sur la période, pour un budget carbone de 425 MtCO2e/an en moyenne[1]. Ces résultats, permettent de compenser intégralement le non-respect du premier budget carbone, qui couvrait la période 2015-2018.
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Cependant, pour la période 2019-2023, la France n’a pas atteint le budget carbone indicatif pour le secteur UTCATF (absorptions de - 36 Mt CO2e en moyenne sur la période[2], contre un budget carbone de –45CO2e / an en moyenne, soit un écart de + 43 MtCO2e en cumulé, sur la période). Ce résultat s’explique par la baisse importante du niveau du puits forestier, affecté par des sécheresses, incendies et infections sanitaires (scolytes).
"Le Gouvernement est mobilisé pour préserver le puits de carbone, notamment via une adaptation des peuplements et essences", lit-on dans un communiqué du ministère de la Transition écologique. 200 M€ ont été engagés pour cet objectif de renouvellement forestier dans le cadre du plan de relance en 2021-2022 (dont 120 M€ pour la forêt privée), et autour de 110 M€ y ont été affectés dans le cadre de fonds France 2030 pour des projets déposés en 2023 et 2024. Actuellement, le secteur UTCATF constitue le seul moyen pour la France de générer des absorptions de CO2.
Poursuite de la baisse des émissions de gaz à effet de serre en 2024
Selon les estimations du Citepa, la réduction de 1,8 % observée en 2024, soit une diminution de 6,9MtCO2e, est portée par:
· L’énergie: -3,8 Mt(-10,2% par rapport à 2023) ;
· Les transports: -1,5 Mt(-1,2% par rapport à 2023) ;
· L’industrie manufacturière et à la construction: -0,9Mt(-1,4% par rapport à 2023) ;
· L’usage des bâtiments avec -0,4 Mt (-0,7% par rapport à 2023);
· L’agriculture avec -0,4 Mt (-0,5% par rapport à 2023).
"La dynamique de réduction des émissions en 2024 est sur le bon rythme pour atteindre l’objectif de la SNBC en vigueur (SNBC 2) d’une baisse de -40% des émissions brutes d’ici 2030 par rapport à 1990, mais les efforts doivent être poursuivis, pour s’ancrer dans la durée et parvenir à notre nouvel objectif climatique de réduction de moitié nos émissions brutes entre 1990 et 2030. Cet objectif nécessite de baisser les émissions, hors puits de carbone, de l’ordre de 5% chaque année", commente le ministère de la Transition écologique.
Il suppose des transformations importantes de la société – électrification des véhicules et des modes de chauffage, rénovations énergétiques, décarbonation de l’industrie, etc. – qui doivent être prévues et planifiées. "Il s’agit en particulier de fournir à l’ensemble des acteurs la lisibilité indispensable quant aux évolutions à engager. C’est l’objet des travaux en cours de finalisation de la troisième Stratégie nationale bas-carbone, qui devra tracer le nouveau chemin à poursuivre et fixera les budgets carbone à venir", ajoute-t-on.