Plusieurs établissements d'enseignement supérieur de Midi-Pyrénées ont inauguré, sur le site de l'École nationale d'ingénieurs de Tarbes, une halle consacrée au travail des agromatériaux. Baptisé Agromat, cet espace de 1 200 m², opérationnel depuis janvier, rassemble les différents outils industriels nécessaires à l'agroplasturgie (cuiseurs extrudeurs, thermopresses, injection-moulage) et plusieurs lignes de préparation des matières premières (broyage, séchage, granulation). Depuis son démarrage, en 2002, ce projet, qui a coûté 4,7 millions d'euros, se propose de « faire le pont entre les recherches en laboratoire et la phase d'industrialisation, en promouvant le développement de nouveaux matériaux d'origine 100 % naturelle, à la fois biodégradables et écocompatibles, et mis en forme par des technologies thermomécaniques issues de la plasturgie ». « Nous disons aux industriels : vous pouvez changer de matière première sans modifier vos équipements », poursuit Élisabeth Borredon, directrice du laboratoire de chimie agro-industrielle de l'Inra de Toulouse, qui chapeaute la plate-forme. Le site travaille n'importe quelle matière première, pour peu qu'elle soit solide et issue du monde végétal, sous forme de fibres (chanvre), de coproduits industriels (tourteaux oléagineux) comme de déchets (copeaux de bois, tiges de maïs). C'est après des tests sur ces machines que des sociétés comme Végéplast, AB7 Industrie ou AFT Plasturgie peuvent aujourd'hui commercialiser des objets comme des tees de golf en maïs, des agrafes de piquets de vigne ou des bombes pour feux d'artifice. « Pour l'instant, nos applications se limitent aux produits d'extérieur à usage unique. Notre défi est de renforcer les propriétés mécaniques des agromatériaux afin d'augmenter leur durabilité et d'élargir nos débouchés », conclut Élisabeth Borredon.