Les déchets d'amiante (industriels et miniers) représentent des centaines de milliers de tonnes en France et les procédés actuellement utilisés pour leur traitement sont très onéreux - la fusion par torche à plasma coûte 1 500 €s/t et la mise en décharge dans des centres d'enfouissement techniques 330 €s/t. Quatre années de recherche à l'Ensiacet (Toulouse) ont débouché sur un nouveau procédé de détoxication qui devrait changer la donne. Le professeur Michel Delmas et son équipe - Guislain Denis et Martine Keller - proposent une destruction totale et valorisante de l'amiante. Les déchets concassés par broyage humide sont plongés dans une solution d'acide chlorhydrique, soit à froid ce qui permet de dégrader le ciment par exemple, soit entre 90 et 100 °C dans le cas du minerai lui-même, le tout à pression atmosphérique. « Les déchets deviennent alors une ressource en fournissant quatre principaux produits commercialisables et non toxiques : la silice amorphe, le chlorure de calcium, le chlorure de magnésium et les sels de fer », commente Michel Delmas, qui a déposé deux brevets pour cette technologie. Des sels d'aluminium et du dioxyde de carbone sont également formés. L'unité pilote mobile, d'un coût de 100 000 €s (financés par les fonds industriels du laboratoire LGC), sera opérationnelle d'ici à l'automne et traitera 4 à 5 kg/h de déchets d'amiante. Des contacts sont en cours avec des partenaires institutionnels et privés pour développer un produit commercialisable. Le dossier était présenté le 8 avril dernier à Capital transfert.