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PCB : le compteur tourne

LA RÉDACTION, LE 1er MAI 2010.
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Malgré l'interdiction de vente des polychlorobiphényles (PCB) en 1987, de plus en plus de sites sont contaminés. Quatre cent quatre sites sont pollués par ces liquides plus ou moins visqueux, selon l'inventaire annuel dressé par l'association Robin des bois à la fin février 2010. Quarante de plus qu'il y a deux ans. « Au début du XXe siècle, les PCB étaient considérés comme un produit miracle et polyvalent. Cent ans plus tard, ils se comportent en déchet infernal et s'insinuent partout », dénonce l'association. Avec une échéance fixée au 31 décembre 2010, le Plan national de décontamination et d'élimination des appareils contenant des PCB et PCT (polychloroterphényles) va-t-il changer la donne ? Pour les sols et les rivières déjà pollués, il est trop tard. Mais il devrait au moins empêcher les nouveaux cas... à condition que les équipements incriminés disparaissent bel et bien du paysage industriel. Ce qui est loin d'être acquis. Voté en 2003 en application d'une directive européenne, ce plan vise principalement les transformateurs électriques et les condensateurs. Si leur concentration en PCB dépasse 50 ppm et leur volume 5 litres, ils doivent être déclarés à l'Ademe. Puis faire l'objet d'une protection particulière (prévention des fuites, étiquetage indélébile...). Et si le seuil de 500 ppm est atteint, l'équipement doit être dépollué ou éliminé avant la fin de l'année. Voilà pour la théorie... « On sait très bien que l'échéance ne sera pas respectée », estime Alain-Henri Keravec, directeur général d'Aprochim, une filiale de Chimirec spécialisée dans le traitement de ces déchets dangereux. Une douzaine d'entreprises possèdent plus de trois cents appareils et rendent des comptes plusieurs fois par an à un comité de suivi piloté par le ministère de l'Écologie et l'Ademe. Parmi elles, ERDF a déjà retiré 37 000 transformateurs du circuit depuis 2003, mais la société va avoir bien du mal à respecter la date butoir, car elle en détient encore presque autant à traiter (31 000) ! À sa décharge, le distributeur d'électricité a sans conteste la tâche la plus difficile. Il détenait au début du plan 450 000 appareils potentiellement contaminés. Et quatre cents équivalents temps plein travaillent d'arrache-pied sur le sujet. Même France nature environnement, qui suit la question de près et qui craignait le pire il y a quelques mois, se dit rassuré par ses avancées. Le cas des autres détenteurs est plus incertain. Le ministère a récemment adressé un courrier à 7 500 d'entre eux... Mais 4 000 n'ont pas répondu, sans que l'on sache si c'est parce qu'ils considèrent que tout est réglé ou parce qu'ils sont en retard. En tout cas, les entreprises qui possèdent des équipements de plus de 30 litres ont peu de chance de passer à côté de leurs obligations. Soumises au régime des installations classées, elles n'échapperont pas cette année aux inspections des Dreal. Les structures ayant déclaré un plus petit transformateur pollué et n'ayant pas encore leur bordereau d'élimination auront, elles aussi, du mal à se faire oublier ! Elles auront au minimum le droit à des rappels de la part de l'Ademe. Plus préoccupantes sont les nombreuses structures, du lycée au centre commercial, qui n'ont rien déclaré faute de savoir que leur transformateur contient des PCB. « On ne peut pas aller à la recherche de tous les équipements non déclarés, en particulier dans le secteur tertiaire. Mais il est évident que, lors de nos visites d'inspection, nous ne passons pas à côté des transformateurs en fermant les yeux », explique un spécialiste de la question dans une Dreal. Chargée de mission déchets dangereux au ministère de l'Écologie, Céline Mazé les recherche activement : « Nous avons travaillé avec les distributeurs d'électricité pour informer les grands consommateurs susceptibles d'exploiter un transformateur. Mais aussi avec les entreprises qui s'occupent de la maintenance électrique, qui peuvent être de bons relais ». Les pouvoirs publics tentent par ailleurs de sensibiliser tous azimuts : avec les fédérations d'entreprises, l'Association des maires de France ou les administrations déconcentrées. Car même s'il reste plusieurs mois avant l'échéance, il existe un risque à trop attendre. « Au deuxième semestre, les petits détenteurs peuvent se retrouver piégés », explique Céline Mazé. En effet, si les prestataires de décontamination sont assez nombreux pour prendre en charge le flux d'équipements, seules deux entreprises françaises éliminent les masses solides trop polluées pour être réutilisées : Aprochim et Tredi. « Nous pouvons traiter 20 000 tonnes par an, explique Alain-Henri Keravec. Si toutes les entreprises se réveillent en même temps, nos installations auront du mal à suivre. » Car le traitement est complexe, long et coûteux. Il faut compter en moyenne un euro par kilo de matériel éliminé. Il faut commencer par analyser l'huile des équipements, puis procéder à l'enlèvement du transformateur. Ce qui demande un prestataire ultra spécialisé. Pour éviter la saturation, le directeur général d'Aprochim envisage plusieurs scénarios : s'appuyer sur d'autres prestataires européens, comme sa filière espagnole, autoriser les entreprises spécialisées à stocker ces déchets dans des environnements très sécurisés... ou déborder un peu sur 2011. « L'objectif reste de terminer fin 2010 pour les équipements les plus pollués, note Céline Mazé. Aucune dérogation à l'échéance européenne n'est possible. Des mises en demeure rappelleront à l'ordre les détenteurs en retard. Et des sanctions financières pourront être appliquées à ceux qui ne justifient pas leur engagement. » Il n'en demeure pas moins que l'idée n'est pas de punir financièrement ceux qui avancent. Les entreprises qui attendent un arrêt technique estival, un déménagement ou la réception d'un nouvel appareil devraient bénéficier d'une certaine tolérance de la part de l'administration. De même, une difficulté économique peut légitimer un report, à l'instar de plusieurs détenteurs d'appareils très anciens qui auraient dû, d'après le plan, les éliminer depuis un ou deux ans. Tous n'ont pas été pénalisés. L'objectif premier est qu'aucun appareil contaminé ne finisse dans un dépôt sauvage.


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