Le gisement global des mousses dans l'ameublement est évalué à 102 000 tonnes par an. Les mousses polyuréthane (PUR) dominent avec 92 000 tonnes. Elles proviennent de la literie et des sièges. Les mousses en latex sont essentiellement utilisées en literie. Dans le cadre de la REP Ameublement, les parties prenantes ont étudié les gisements disponibles. Parmi eux, les matelas, vendus en France à hauteur de 4,9 millions d'unités chaque année. Pour les recycler, les professionnels du traitement se sont penchés sur leurs composants. Si les pièces métalliques, textiles ou en laine trouvent des pistes de valorisation, les mousses qui représentent 80 % du poids d'un matelas posent problème. L'objectif du projet Recyc-mousse porté par l'Ademe est d'identifier une ou plusieurs filières de recyclage de mousse post-consommation, avec le soutien des fabricants de literie. D'une durée de trois ans, ce chantier a pour partenaires, le FCBA, des litiers, Veolia Environnement Recherche et Innovation. Contrairement aux déchets de mousses postproduction, les mousses en fin de vie présentent des inconvénients d'aspect visuel (usure, décoloration, traces de colle, tâches), une perte de propriétés physiques (épaisseur, dureté) et une contamination chimique et biologique significative. Autant de freins techniques à lever pour favoriser l'emploi de ces mousses dans de nouvelles applications industrielles. Soutenu par Ecoval et la filière Eco-Mobilier, Dunlopillo est le premier aujourd'hui à commercialiser un matelas éco-conçu, composé d'une mousse composite en recyclé. Recycmousse étudie les débouchés en boucle fermée (literie) et en boucle ouverte (bâtiment, loisirs, automobile…). Pour valoriser cette matière, des techniques mécaniques existent, capables de transformer les mousses en flocons, agglomérés et poudre. Le recyclage chimique est possible mais implique une maîtrise de la matière entrante.