C'était prévu depuis six mois, date de l'arrêté de la préfecture ordonnant la suppression de l'activité d'Editrans-Ulysse pour non-respect des normes et absence d'autorisation d'exploiter - trois incendies, en deux ans et demi sur une zone couverte par un Plan de Prévention du Risque Inondation. La décision est tombée le 22 janvier après visite de l'inspection des ICPE : le préfet de Gironde Michel Delpuech accorda à Patrice Dauvin, PDG d'Editrans, un ultime délai de quatre mois pour procéder au nettoyage du site avant sa fermeture. Appartenant à l'entreprise Ulysse dans le Sud-Ouest, Editrans avait été à plusieurs reprises sous le feu de procédures administratives et pénales, liées à l'absence d'autorisation d'exploiter. Chose qui apparemment avait échappé à son PDG. Et de façon persistante, puisque l'entreprise a poursuivi son activité de réception de déchets, malgré l'arrêté préfectoral du 12 juillet 2012. Cité ces dernières semaines par plusieurs médias, Patrice Dauvin reconnaît ses erreurs mais considère cette décision comme un « acharnement administratif surprenant ». Apparemment, le chantage à l'emploi n'a pas détourné la préfecture de ses intentions. Malgré la pétition lancée cet été par la direction et salariés pour empêcher la suppression de quelque 130 emplois, les installations vont être supprimées. Si le site n'est pas remis en état dans les délais prévus, le préfet mettra tous les moyens en œuvre (consignation de la somme nécessaire à la remise en état, pose de scellés, sanctions pénales…) pour stopper cette activité illégale. Cette affaire place Ulysse dans une très mauvaise posture, alors que son président n'est pas au bout de ses peines. Fin décembre, sa plateforme de valorisation de déchets industriels de Mornac en Charente a pris feu. Une enquête est ouverte. Soupçonné d'être à l'origine d'un carambolage monstre sur la route adjacente, le site a été bouclé sur ordre du préfet qui exige une mise en conformité rapide des installations. Quinze jours après, l'incendie n'était toujours pas éteint. Se disant victime d'actes malveillants, Patrice Dauvin pourrait nonobstant, payer très cher toutes ses négligences.