De la fabrication de pneumatiques au recyclage de caoutchouc technique, il n'y a qu'un pas. À Toul, l'ancienne usine Michelin fermée en 2009 se prépare à sa réhabilitation éco-industrielle, selon les vœux de la région Lorraine. Sur ses 35 ha de terrain dont 9 ha de bâtis industriels, une première activité de granulation et micronisation de déchets de caoutchouc va démarrer au printemps. Superficie retenue : environ 3 ha dont 8600 m2 couverts. À son origine, Valorène fondée en 2010 par Bruno Viansson-Ponté, ancien Pdg de Régène Pneumatique (ex-filiale de Sita). Composée de cinq actionnaires (deux fabricants de machine de recyclage de pneus, Ramery Environnement, Alpha Recyclage et le Fonds lorrain des matériaux), l'entreprise est à ce titre porteuse du projet Evalorcat, lancé en 2011 par Elastopôle et retenu par l'Ademe dans le cadre d'un AMI (appel à manifestation d'intérêt). Sur une durée de 5 ans, son coût s'élève à 19 millions d'euros. Outre Valorène, le projet rassemble Auvergne Caoutchouc, Cooper Standard France, Sacred et des laboratoires d'universités de Lorraine, du Maine, de Tours et de Bourgogne. Objectif : produire à partir de rebuts de caoutchouc (pneumatiques, caoutchoucs techniques, gomme crue) une nouvelle matière première. À très court terme, l'implantation de Valorène devrait passer à la valorisation mécanique de rebuts à hauteur de 6 000 t/an. Va-lorène a investi 1,2 million d'euros dans un premier outil de traitement. Outre la granulation du caoutchouc, l'entreprise compte aussi valoriser les co-produits métalliques de pneumatiques en galets d'acier. Pour cette entrée en matière, l'entreprise prévoit la création de 12 emplois pour avril et 60 salariés à terme. Dans un second temps, le projet abordera la voie de la R&D pour développer des procédés de régénération, plus respectueux de l'environnement. Ayant passé la semaine dernière le second grand oral du Grand Emprunt, Valorène espère un « petit » coup de pouce financier de l'État. À la clé : 10 millions d'euros.