L'usine emploie 250 personnes et produit 170 000 t/an de papier-carton pour l'emballage alimentaire (60 %) et non alimentaire (40 %). Cela fait dix ans que Stora Enso intègre de la fibre recyclée issue de la brique en couche intermédiaire pour ses produits. Chaque année, l'usine utilise près de 90 000 tonnes d'ELA provenant de l'agglomération barcelonaise (le taux de collecte des ELA en Espagne s'élève à 60 % contre 40 % en France), mais aussi d'Europe du Sud, de Belgique et d'Allemagne. Tetra Pak fait partie de ses principaux fournisseurs. Pour 2013, Juan Vila, directeur du site (photo) prévoit une consommation de 8000 tonnes d'ELA français. Le reste des approvisionnements (environ 100 000 tonnes) est réparti entre les rebuts industriels, les rognures, le papier-carton issu de la collecte sélective. Pour rappel, au niveau mondial, une centaine de papeteries travaillent avec les ELA. Mais depuis presque trois ans, l'usine espagnole a franchi une nouvelle étape en recyclant 100 % de la brique, grâce à son procédé de pyrolyse Palwaste recycling.
Deux tonnes d'aluminium récupérées chaque jour
Non seulement, le site récupère la fibre mais recycle la fraction PE-alu, appelée aussi Polyal. Moyennant un investissement de 9 millions d'euros, Stora Enso a installé derrière le pulpeur, une ligne de traitement du PE et de l'aluminium. Une fois décollée de la fibre, la fraction PE-alu passe dans un broyeur qui extrait le papier résiduel (8 %), puis est traitée dans un four à pyrolyse à 500 °C sans oxygène. Le procédé permet de casser les molécules du polymère pour produire des gaz et de la vapeur. Le métal est récupéré à l'état solide à raison de 2 tonnes par jour et conditionné en briquettes pour la fonderie. La vapeur générée sert à la production du papier. Et l'énergie produite, 10 MWh, correspond à 20 % des besoins de l'usine. « Et au final zéro déchet produit sur le site » affirme Juan Vila qui envisage d'implanter d'ici deux ou trois ans, une seconde ligne de traitement, trois fois plus grande. La part d'ELA à terme pourrait atteindre 120 000 t/an sur le site. Juan Vila compte sur la hausse de la collecte en France. Les opérateurs conscients aujourd'hui de la valeur de ces emballages à recycler devraient en partie y contribuer.