Les habitants de la commune de Blaringhem, dans le Nord de la France, se souviendront longtemps du vendredi 13 septembre 2013. Ce jour-là, des cortèges de voitures ne cessaient de défiler vers l'Écoparc de Baudelet Environnement. Le groupe familial avait mis les petits plats dans les grands à l'occasion de l'inauguration de ses nouveaux centres de valorisation « matière » et « énergie ». Toute l'entreprise s'était mise au service de centaines d'invités venus visiter ces nouvelles installations. En cette période de crise, les occasions sont rares de voir des PME accueillir en grande pompe autant de personnes. Mais rares aussi sont les PME à investir autant.
Il a fallu 15 millions d'euros d'investissement et plus de deux ans de travaux à la famille Poissonnier pour mener à bien son projet G3, entendez celui lancé par la troisième génération Baudelet. Et les résultats sont à la hauteur de l'ambition affichée dès 2010 par l'entreprise nordiste.
Un centre qui est unique en France
À l'époque, elle annonçait vouloir se doter d'un centre de valorisation des déchets organiques par voie sèche et d'un centre de préparation de matière avec une unité de production de CSR équipée de lignes automatisées du dernier cri. C'est chose faite. « Notre centre de valorisation énergétique des biodéchets et des déchets fermentescibles provenant de la grande distribution et des industries agroalimentaires est unique en France. Tous les autres fonctionnent par voie humide », affirmait le jour de l'inauguration Bernard Poissonnier, directeur général du groupe.
110 millions d'euros de CA, un effectif de 250 salariés
L'Écoparc parvient à valoriser plus de 90 % des déchets entrants. Avec son réseau régional de centres de tri, de déchetteries et de comptoirs d'achat, le groupe valorise 500 000 tonnes de matières par an. En 2012, son chiffre d'affaires atteignait 110 millions d'euros, avec un effectif de 250 salariés. À côté de deux installations de stockage affectées d'une part, aux déchets non dangereux d'une capacité annuelle de 510 000 tonnes et d'autre part, aux déchets solides d'amiante-ciment, l'Écoparc de Blaringhem abrite une plateforme équipée de plusieurs boxes de stockage pour le bois, le verre et les déchets verts. Elle compte également un centre de préparation de matières, un centre de valorisation organique, une plateforme de compostage, trois équipements destinés au traitement et à la valorisation des ferrailles et des métaux ainsi que des installations adaptées aux terres et sédiments fluviaux pollués. Le tout sur 75 hectares au sein d'un site qui en comprend 300, où l'entreprise produit dès à présent 3 MW d'électricité. Une électricité qu'elle revend à EDF à 12 centimes du kWh. « Nous faisions déjà tourner deux moteurs d'1 MW chacun avec le biogaz issu de la zone de stockage. Avec les 20 000 tonnes annuelles de déchets organiques que nous traiterons par méthanisation, nous ferons tourner un troisième moteur d'1 MW. La capacité de ce centre est de 60 000 tonnes. Quand nous les atteindrons, nous produirons en tout 6 MW » a expliqué Jean-Marie Debert, directeur pôles déchets et matériaux. Soit l'équivalent des besoins d'une ville de 60 000 habitants.