C'est une première mondiale, le Crédit agricole ne distribuera bientôt plus de cartes bancaires en PVC mais en PLA, un plastique végétal à base de maïs. Pour mener à bien cette initiative qui s'intègre dans la politique globale de réduction des impacts environnementaux du groupe, il a fallu trouver le matériau qui offrait le meilleur compromis technique et environnemental. « Nous avons passé en revue et étudié l'impact environnemental de différents matériaux de substitution avant de choisir le PLA », explique Stanislas Pottier, directeur développement durable du groupe.
Puis, il a fallu convaincre les différents acteurs de la chaîne. « Nous avons obtenu du Groupement des cartes bancaires en France une autorisation pour commercialiser des cartes en PLA aux propriétés fonctionnelles semblables à celle du PVC », confirme Stanislas Pottier. Et puis enfin, trouver un fournisseur de cartes pouvant utiliser du PLA. Et c'est Gemalto qui a été le plus réactif. Compte tenu que les cartes bancaires ont une durée de vie de trois ans, la banque a pour objectif de remplacer, d'ici à 2017, la totalité des 12 millions de cartes qu'elle a mis en circulation.
En parallèle, elle a créé une filière de collecte et de recyclage des cartes usagées en PVC, jusque-là enfouies ou incinérées. Six caisses régionales sur trente-neuf encouragent leurs clients à rapporter leurs cartes périmées. Le gisement collecté est transféré à Lyon sur le site de la filiale Crédit agricole Cards & Payments, chargé de la personnalisation des cartes vierges livrées. Toutes les cartes y sont broyées et le broyat livré au belge Umicore qui, par voie chimique, sépare PVC et métaux (or, argent, nickel et cuivre). Ce test permettra à Umicore d'évaluer la qualité du gisement et d'arrêter un prix de reprise définitif à la tonne. « En 2013, nous livrerons environ une tonne de broyat. À terme, nous pensons atteindre 10 tonnes par an », évalue Stanislas Pottier. Cette initiative pourrait très vite essaimer et séduire les autres grands groupes bancaires français. Une augmentation substantielle de la demande de PLA pourrait alors convaincre les fournisseurs de construire une filière européenne d'approvisionnement. Car aujourd'hui, si le PLA utilisé par Gemalto est bien transformé en Europe, le maïs est nord-américain. l