Le Maroc veut se doter, d'ici à fin 2015, d'une filière opérationnelle de valorisation des vieux pneus et se fait conseiller pour cela par Aliapur. « La ministre marocaine de l'Environnement Hakima El Haité a reformulé son souhait que nous aidions le gouvernement du Maroc à la mise en place de textes réglementaires et de dispositifs de REP, prioritairement sur les pneus et également sur les autres filières en projet, dont les batteries, les DEEE, les papiers », signale Éric Fabiew, l'ex-directeur général d'Aliapur, qui continue à œuvrer en accompagnement de la société anonyme. Dans ce contexte, les dirigeants d'Aliapur se sont rendus dans le royaume chérifien, en janvier, sur invitation de la ministre marocaine. Ce n'est pas leur première rencontre avec les autorités du pays et, a priori, pas la dernière. Sur place, « les cimentiers se sont engagés à valoriser à 60 000 tonnes de pneus, soit le gisement national, poursuit Éric Fabiew. Ils sont en capacité, à mon avis, de traiter près de 200 000 tonnes, la difficulté étant d'abord d'obtenir la collecte. Actuellement, une grande partie est revendue par les garages à des poteries ou à des hammams qui s'en servent de combustible, ou alors elle est brûlée à l'air libre pour en récupérer l'acier. » Un conseil pour lequel Aliapur n'est pas rémunéré. « Nous avons un lien fort avec le Maroc qui date de 2002, les cimentiers y ont été nos premiers valorisateurs », souligne l'ex-directeur général qui y voit un échange de services. Les cimenteries du royaume se sont alors équipées de trémies d'alimentation et ont reçu, dès 2003, 11 000 tonnes de broyats de pneus collectées en France. Cette relation n'a pas cessé depuis et 71 000 t ont ainsi franchi la Méditerranée en 2014, sur un total de 300 000 t, la différence étant valorisée en France ou dans des pays limitrophes européens.