L'évolution du marché des non-ferreux laisse craindre que 2015 continuera sur sa lancée, c'est-à-dire, morose. Principaux responsables : un prix du pétrole en chute, un dollar US fort, une demande et une offre planétaire en berne. Dans sa lettre du mois de janvier, le BIR interroge plusieurs acteurs des quatre coins du monde. Ainsi au Mexique, la demande nationale d'aluminium secondaire demeure robuste mais risque d'être concurrencée, à terme, par un aluminium primaire bon marché venant de Chine. Les sites de traitement des déchets métalliques continuent de se battre avec de faibles volumes postconsommation alors que la dégringolade des prix et l'hyper-régulation du gouvernement étouffent l'activité, selon Alejandro Jaramillo, Glorem SC. Aux États-Unis, changement de ton. La baisse du pétrole encourage la vente automobile. Reste à savoir, estime Andy Wahl, TAV Holdings, si la diversification de différents grades de cuivre sera amenée à évoluer à court terme en raison d'une collecte insuffisante de matières. En Inde, les experts attendent fin février l'annonce budgétaire du nouveau gouvernement. Une campagne sur le « Make in India » lancée par le Premier ministre pourrait soutenir davantage l'industrie de transformation qui ne contribue qu'à 14 % du PIB. En Chine, le rabais de 9 % sur la taxe exportation pourrait gonfler les chargements maritimes chinois de tiges, barres et profilés, aidant sans doute à compenser la pression sur le marché intérieur. La Corée du Sud a importé l'an dernier 181 000 tonnes de déchets d'aluminium pour sa production industrielle, notamment automobile, dont 22 % du gisement provient des États-Unis. Sur le Vieux continent, ambiance mitigée entre le Nord et le Sud. Si le froid n'est pas rigoureux, l'activité sur les non-ferreux a pu se maintenir en Scandinavie avec des volumes échangés jugés corrects. En France, les marges sont faibles. L'activité est aux achats et à la reconstruction de stocks en vue d'une possible remontée des prix après le nouvel an chinois. Pour Fernando Duranti, en Italie, l'aluminium et le plomb supportés par l'industrie automobile ont maintenu le marché des non-ferreux, malgré les forts déclins de prix observés sur le cuivre et le nickel.