Dans quelques jours vont débuter les États généraux de l'économie circulaire du Grand Paris. Ils se dérouleront pendant six mois, de mars à juillet, sur la base d'un processus participatif. Ils réuniront toutes les parties prenantes, publiques et privées, dans dix groupes de travail thématiques qui poursuivront un seul objectif : proposer des solutions concrètes dans une feuille de route détaillée. Si le sujet n'est pas nouveau, on constate que les pros du marketing, à l'affût de tout concept vert, s'en sont saisis avant même les acteurs territoriaux, les plus à même de le mettre en œuvre. Mais cette communication ne doit pas cacher qu'il y a encore loin du discours au terrain, de l'économie linéaire à la boucle vertueuse. C'est dire si l'événement organisé par la Ville de Paris présente beaucoup d'intérêts. D'abord, il est porté par une collectivité qui a vocation à rassembler, à rapprocher les différents acteurs d'un même territoire sans lesquels la réussite des projets d'économie circulaire est illusoire.
Et la méthode choisie s'ouvre largement sur la société civile et donne du temps aux débats. Ensuite, les élus parisiens ont eu l'intelligence de sortir de leur périmètre. Raisonner à l'échelle du Grand Paris est plus que pertinent par l'ampleur des projets envisagés et leurs impacts sur l'environnement. Ainsi, les travaux devraient générer 60 millions de tonnes de déchets de chantier qui ne trouveront pas d'exutoires faute de place dans les installations de stockage franciliennes. L'augmentation de la population et des activités prévue pèsera également sur les ressources en eau. Tout comme sur la consommation d'électricité qui va progresser de 30 % entre 2011 et 2030. Les stratégies de maîtrise des consommations des ressources, de valorisation des déchets et de production d'énergie doivent donc être définies en cohérence. Reste qu'avant d'imaginer pouvoir échanger des flux, il faut échanger des informations. Et là, il y a encore beaucoup de travail. De nombreuses données existent, mais demeurent dispersées et peu diffusées. Il va bien falloir commencer par les rassembler en un document unique partagé qui pourrait détailler par exemple, à l'instar de ce qu'a réalisé la Région Bourgogne, les 200 millions de tonnes de ressources que mobilise chaque année l'Île-de-France.