La collecte des piles et accumulateurs continue de progresser malgré un poids mis sur le marché en baisse, constate Frédéric Hédouin, DG de Corepile, l'un des deux éco-organismes français de la filière de recyclage des piles avec Screlec : « Cela devrait représenter 21 000 tonnes en 2014 contre 21 700 tonnes en 2013, car les produits sont plus nombreux mais plus petits et plus légers ». En 2014, Corepile a ainsi collecté 8 440 tonnes de produits, en légère hausse de 1,1 %, soit 41 % du gisement mis sur le marché par ses adhérents. Corepile représente 70 % de la collecte nationale et enregistre chaque année une croissance de 10 % d'adhésions, au nombre de 525 à ce jour. La filière doit, selon la Directive européenne, atteindre 45 % de collecte en 2016. Or l'évolution du marché a incité la filière à lancer l'an dernier une étude nationale auprès des particuliers et des professionnels pour identifier de nouveaux leviers d'actions pour collecter plus. Au vu des résultats, Corepile, de son côté, mise sur le renforcement des moyens de communication et de collecte dans les magasins et auprès des collectivités. L'an dernier, plusieurs campagnes de distribution de cubes de collecte ont été réalisées. À ce jour, l'éco-organisme dispose d'un réseau de 30 000 points d'enlèvement sur un total de 50 000 au niveau de la filière nationale. Mais d'autres lieux peuvent être investis, tels que les entreprises et les écoles où 2 500 opérations de collecte se sont déroulées l'an dernier. Paradoxalement, c'est en Île-de-France, territoire urbain dense, que les efforts doivent se concentrer. Les performances de collecte pourraient être bien meilleures, selon Frédéric Hédouin. Des actions ponctuelles en apport volontaire pour 2015 et 2016 sont notamment envisagées en association avec d'autres filières comme celle des DEEE. Corepile
Le recyclage en fonderie
En aval, Corepile soutient la R & D pour développer de nouvelles technologies de valorisation. C'est le cas du procédé Bat'Ring, adapté au recyclage des piles alcalines-salines, porté par la société d'ingénierie Eco'Ring SAS. Sa particularité : remplacer totalement les apports en manganèse neuf dans la production de fonte grise par des ajouts de piles en l'état directement dans les matières de charge en fonderie. De par leur composition, les piles intégrant le four permettent le recyclage concomitant du fer, du carbone, du cuivre et du nickel en remplaçant d'autres matières neuves de charge. Des essais ont été réalisés en 2014 par la fonderie Fiday Gestion sous l'expertise du CTIF* et en partenariat avec l'Ademe. Les fonderies concernées pourraient ainsi recycler, après quelques adaptations techniques et un investissement modeste, jusqu'à 2000 t/an de piles, avec un bénéfice économique total puisque les piles viennent remplacer à coût zéro des matières le plus souvent importées et onéreuses. Un brevet a été déposé fin 2013 ; un pilote, puis le déploiement industriel de ce procédé, sont programmés d'ici à 2016, d'abord en France puis à l'international. C.M.