La collecte séparée, matériau par matériau, pour le papier, le plastique, le métal et le verre, est obligatoire depuis début 2015 au Royaume-Uni. Une mesure qui concerne les déchets ménagers, commerciaux et industriels. C'est ainsi que le gouvernement britannique a interprété l'article 11 de la directive européenne sur les déchets selon lequel « la collecte séparée est instaurée d'ici à 2015 au moins pour : le papier, le métal, le plastique et le verre ». Une disposition qui a fait débat outre-Manche, au point que Veolia s'était alarmé, mi-2014, de ce que « des acteurs de retraitement tentent de mettre en place des mesures qui pourraient causer une augmentation de 19 poubelles sur les pas-de-porte britanniques ». Le grand groupe préfère plaider pour la séparation post-collecte. Néanmoins, les autorités du pays tempèrent cette obligation. Une telle collecte multi-flux n'est à réaliser que si elle est nécessaire pour produire des recyclats de haute qualité et à condition qu'elle soit réalisable d'un point de vue technique, environnemental et économique (article 10 de la directive 2008/98/CE). Ainsi, les collecteurs de déchets peuvent estimer qu'ils n'ont pas à s'engager dans ces nouvelles mesures. Dans ce cas, ils doivent faire preuve de leur bonne foi, avec des audits à la clé. Cheshire East, par exemple, s'est prêté à l'exercice. Dans un récent rapport, cette collectivité de près de 373 000 habitants a calculé qu'un passage aux flux séparés représenterait des coûts additionnels de 650 000 livres par an (plus de 900 000 euros), soit une hausse de 28 %. C'est l'une des raisons avancées pour conserver le système actuel, soit la collecte des recyclables secs en mélange. Alors, beaucoup de bruit pour rien au pays de Shakespeare ? Plusieurs autres collectivités ont, en tout cas, choisi la même voie pour justifier le maintien de leurs procédés de collecte.