La Commission européenne a pris des mesures antidumping contre les importations de produits plats en acier inoxydable provenant de Chine et de Taïwan. À l'origine, une plainte déposée par Eurofer en mai 2014. Cela se traduit aujourd'hui par l'instauration, pendant six mois, de taxes de plus de 25,2 % sur l'importation des produits venant de Chine et de plus de 12 % sur ceux importés de Taïwan. Les produits plats en aciers inoxydables laminés à froid sont utilisés dans la fabrication d'appareils électroménagers (intérieur des machines à laver et des lave-vaisselle), des tubes soudés, des appareils médicaux, dans l'industrie agroalimentaire et automobile. Entre 2010 et 2013, ces importations ont crû de 70 % et leur part de marché en Europe a grandi de 64 %. Avec un prix moyen européen déjà réduit de 10,5 %, les importations chinoises et taïwanaises croissantes n'ont pas permis à l'industrie européenne de maintenir ses marges. Cette situation s'est même aggravée en 2014, avec un volume importé en croissance de 200 % et une expansion des parts de marchés de 180 % par rapport à 2010. Ce gonflement n'est pas du tout en phase avec la consommation réelle des pays européens. « La raison, explique Axel Eggert, DG d'Eurofer, est que la Chine est en surcapacité et qu'elle ne peut pas tout consommer localement. Tawain se trouve dans la même configuration. Alors que depuis quelques années, l'industrie européenne s'est restructurée en adaptant ses capacités à la demande, la Chine a continué de soutenir son industrie de façon irraisonnable. » Et d'ajouter : « Ces mesures antidumping n'empêcheront pas la concurrence de s'exercer sur le marché européen dès lors que les règles commerciales sont les mêmes pour tous. » Dès l'annonce de ces mesures, certaines entreprises européennes ont vu leurs cotations s'envoler en Bourse. L'action Aperam a rapidement bondi de 6,59 %, plus forte hausse de l'indice SBF 120, tandis que Acerinox a grimpé de 4,32 % et Outokumpu de 4,09 %.