Créée en janvier 2012, la filière de collecte des déchets d'éléments d'ameublement (DEA) affiche de bons résultats (5 800 adhérents, 385 contrats territoriaux, 1 700 points de collecte…). Sur le terrain, les choses sont moins évidentes. Dans un courrier commun adressé à la ministre de l'Écologie, Amorce et le Cercle national du recyclage (CNR), qui fédèrent à elles deux 600 collectivités et syndicats mixtes, pointent des dérives « préjudiciables pour les collectivités ». Face aux difficultés de montée en charge du dispositif, elles ont, selon elles, toléré un délai « afin de ne pas pénaliser cette filière naissante ». Mais la coupe est pleine : l'ensemble des points de collecte des collectivités est loin d'être desservi, tandis que les réseaux d'élus estiment que le mode dit de la « filière financière » est volontairement freiné par l'éco-organisme. En clair, elles peinent à signer un contrat, quand elles choisissent de continuer à collecter et à traiter non séparément les DEA. Cela fait plus d'un an que la situation dure et s'envenime, « ce qui les prive de soutiens versés pour le recyclage ». Par ailleurs, Eco-mobilier imposerait, aux dires de ces associations d'élus, des « obligations supplémentaires », mettant en balance leur acceptation en échange d'une signature contractuelle plus rapide. Enfin, dernier sujet qui fâche : les taux déterminant et modulant les soutiens versés auraient été modifiés de façon rétroactive, sans concertation avec les collectivités. Amorce regrette aussi qu'Eco-DDS, l'éco-organisme gérant les déchets diffus spécifiques des ménages, ait suspendu « de manière unilatérale » ses obligations de collecte en déchèteries.