Les volumes se maintiennent pour le vieux textile, mais les prix s'érodent, voire s'effondrent. Pour la France, les flux collectés et triés ont crû de 12 000 tonnes en 2014, sur un total d'environ 150 000 tonnes, selon des chiffres provisoires d'Eco TLC. Or, la catégorie « Karachi », destinée au recyclage au Pakistan ou en Inde, a chuté de 200 à zéro euro la tonne départ, en six mois. Dans le même laps de temps, l'original ou brut de collecte a perdu 50 euros à la tonne et pourrait encore s'effriter de 10 à 20 euros sur les six mois à venir, bien qu'« il trouve preneur partout dans le monde », selon Hatem Sedkaoui, président de la branche textiles de Federec . L'écrémé et le produit dit associatif sont passés d'une fourchette de 0-80 à 0-50 euros la tonne. Hatem Sedkaoui voit en ces difficultés d'écoulement la conjonction de cinq facteurs : « Le taux de change, par exemple par rapport au rouble ; la géopolitique, avec la crise en Ukraine ou la révolution tunisienne ; la politique, qui peut consister en une taxation de la fripe en vue de favoriser des marchés locaux ; la météo qui favorise ou pas la collecte ; la concur-rence entre acteurs. Ainsi aux États-Unis, un retard dans la collecte, suite à des intempéries, a poussé les acteurs à casser les prix pour évacuer leur marchandise. » Tandis que le chiffon d'essuyage, concurrencé par les produits à usage unique, est aussi à la baisse, seules les qualités supérieures, dont la crème, sont épargnées. S'ajoute un versement tardif des soutiens d'Eco TLC. Aux yeux du responsable de Federec, une embellie n'est pas attendue avant l'automne 2015.