À l'occasion de la présentation de son bilan d'activité 2014, Aliapur a annoncé avoir collecté 314 000 tonnes de pneus. Plus de la moitié (53,8 %) sont partis en valorisation énergé-tique, 29,6 % ont été recyclés et 16,5 % réutilisés. Or, avec l'intégration d'Aliapur dans le mécanisme des filières de responsabilité élargie du producteur (REP) à partir de 2020, la société devra descendre sous le seuil de 50 % de valorisation énergétique. Alors même que les marchés de la valorisation matière se raréfient… « Nous sommes à la croisée des chemins. Nous devons continuer à faire du granulat, mais pour en faire quoi ? », interpelle Éric Fabiew, ex-directeur général, qui a passé la main, au 1er janvier, à Hervé Domas. La baisse des finances des collectivités se traduit par une chute des projets de terrains de foot et d'aires de jeux. Des programmes de R&D ont été menés pour incorporer de la poudrette dans des objets en polyamide pour l'automobile, sans que le secteur s'en empare. Des recherches se poursuivent sur la dévulcanisation et la micronisation, tandis que d'autres pistes sont explorées, notamment une procédure de sortie du statut de déchets pour les pneus réutilisables. « Nous avons bon espoir de boucler ce dossier avec le ministère dans le courant de l'année », indique Hervé Domas. Point positif cependant : Aliapur est enfin parvenu à obtenir un prix positif, entre 5 et 10 euros la tonne pour les pneus envoyés chez les cimentiers. Par ailleurs, les actions de collecte des stocks historiques par Recyvalor, bloquées un temps en réaction à l'intégration d'Aliapur dans une REP, ont repris. Fin avril a commencé l'évacuation de quelque 25 000 tonnes de pneus sur le site de Lachapelle-Auzac (46). Elle devrait s'achever en 2018.