Après une cer taine stagnation, les indicateurs de performance de traitement des VHU remontent pour approcher doucement des objectifs européens. « On repart de l'avant, ce n'est plus l'immobilisme dans les VHU ». Les participants à la réunion de point d'étape sur le programme européen « S_LIFE » 2012-2014 pour le recyclage automobile (voir encadré) ont partagé ce sentiment fin mars à Mulhouse (Haut-Rhin) dans les locaux du pilote de cette initiative, le Pôle de compétitivité Véhicule du futur Alsace/ Franche-Comté.
Alors qu'ils plafonnaient depuis quelques années, les taux de réutilisation/recyclage et réutilisation/valorisation des véhicules en fin de vie se remettent à grignoter quelques points en France. Le chiffre encore provisoire de 2012 fait état respectivement de 82,2 % et 87 %, soit à chaque fois un point de mieux qu'en 2011, a souligné Éric Lecointre, le référent VHU à l'Ademe. Par rapport à 2010, la progression est plus significative encore : respectivement + 3 et + 5 points, sachant qu'entre-temps, la proportion estimée de matière non mé-tallique dans les pièces de réemploi a été recalculée à la hausse, ce qui relève la statistique de quelques dixièmes de pour cent.
La tendance à l'amélioration semble durable. L'Ademe espère sa confirmation pour 2013. Mais atteindre les seuils-cibles de 85 % en recyclage et plus encore de 95 % de valorisation à l'échéance de 2015 paraît utopique. « La France a désormais atteint les objectifs européens… de 2006 », résume Éric Lecointre.
Les centres VHU en augmentation
Parmi les facteurs d'amélioration, se trouve la meilleure collecte des pneus usagés en centres VHU agréés, le recyclage des plastiques (passé en centres VHU de 0,8 kg en 2009 à 1,9 kg en 2011), les performances accrues du post-broyage sur le non-métallique qui le rapproche de ses obligations réglementaires, avec ses 1,5 % de réutilisation/recyclage et 4,5 % de réutilisation/ valorisation réalisés en 2011. Les points faibles viennent des mousses polyuréthanes et textiles qui continuent de partir à 85 % en enfouissement (chiffre 2011), alors que cet exutoire se limite à 70 % pour les plastiques rigides.
Les améliorations sont d'autant plus notables que la structuration maintes fois annoncée de la récupération se fait encore attendre : le nombre de centres VHU agréés continue d'augmenter, 83 de plus ont été enregistrés en 2012 pour atteindre un peu plus de 1 700. « On tend toutefois vers leur stabilisation avant la probable concentration dans les cinq à dix ans sous l'effet des exigences environnementales accrues », estime Éric Lecointre. Autre interrogation, l'année 2012 a vu un certain transfert d'activité des gros sites vers les moyens : les centres à plus de 1 000 véhicules/an n'ont traité que les deux tiers des VHU contre près des trois quarts en 2011, alors que ceux de 100 à 1 000 sont passés d'un quart à un tiers du marché dans le même temps. Au total, les casses illégales restent une réalité de poids : « on estime qu'un bon tiers du gisement échappe encore au circuit structuré », souligne Éric Lecointre.
En 2012, sans prime à la casse et sur un marché en berne, les VHU officiellement collectés ont diminué de 20 %, à 1,209 million d'unités. n Christian Robischon