En France, le mode d'organisation le plus fréquent est le ramas-sage « en porte-à-porte » des contenants – majoritairement des bacs roulants – enlevés par des bennes à ordures ménagères (BOM) à char-gement arrière : bennes traditionnelles et/ou compartimentées. Très souvent, une collecte organisée autour de points de regroupement, par apport volontaire (PAV), vient compléter le porte-à-porte. C'est le cas pour certains flux de déchets, le verre en particulier, ou sur des zones où le porte-à-porte se révèle difficile (manque de place pour les conteneurs, d'accès difficile en centre-ville, local poubelles détérioré…), mais aussi dans des nouveaux quartiers. Le vidage des PAV s'effectue classiquement par un camion équipé d'une grue, selon une fréquence déterminée par la collectivité et/ ou le prestataire de collecte. L'apport volontaire en déchetterie des encombrants, des déchets verts, etc., vient encore renforcer ce dispositif… Voilà pour le cas général. Mais d'autres modes d'organisation et de gestion se développent, timidement. Encore peu répandues en France, certaines ont fait leurs preuves, depuis longtemps déjà, dans d'autres pays… Ainsi de la collecte pneumatique qui se déploie, à petit pas, en région parisienne, ou de la collecte latérale, entièrement automatisée, de bacs de grandes capacités. Moins onéreux que le porte-à-porte, ce système existe depuis 1986 en Italie, et est présent depuis la fin des années 1990 en Espagne, à Barcelone en particulier… L'enjeu est de répondre à des problématiques particulières (accessibilité) ou de gagner en sécurité, en esthétisme, en propreté, en efficacité…
Un poste onéreux
En toile de fond, l'objectif est de maîtriser, voire de réduire les coûts, puisque, crise oblige, cette question apparaît plus que jamais comme une priorité au sein des collectivités. Quel est le coût, aujourd'hui, de la collecte en France ? L'hétérogénéité des situations locales rend l'analyse complexe. La Fédération des villes moyennes s'est lancée, en 2012, dans une vaste étude sur le sujet. Menée en partenariat avec Sita (filiale de Suez environnement), les résultats de l'enquête, à laquelle 78 communes ont pris part, ont été publiés fin 2013. Ils donnent une idée de la situation : « Les dépenses induites par le fonctionnement du service de collecte sont multiples : charges de pré-collecte (gestion des contenants), frais de personnel et de transport, amortissement des immobilisations », rappellent les auteurs qui chiffrent « le coût complet (…) en moyenne à 117 € par tonne collectée, avec des écarts importants entre les territoires, les montants individuels variant entre 49 € et 162 €, soit un rapport de 1 à 3. » Ces variations sensibles s'expliquent entre autres par le mode de gestion choisi : à ce sujet, l'étude conclut que, pour les com-munes étudiées, le coût de collecte en régie se situe à 123 €/t contre 108 €/t pour la gestion déléguée, contrairement aux déchets apportés en déchetterie pour lesquels la gestion en régie (76 €/t) semble plus économe que celle basée sur le recours à un prestataire (91 €/t). D'autres facteurs pèsent de tout leur poids comme les types d'habitats, l'organisation des collectes, les niveaux de qualité du service : fréquence des tournées, nombre d'habitats desservis en porte-à-porte, nombre de points de collecte en regroupement par PAV. Tous ces paramètres influencent directement la facture, même si certains territoires aux physionomies très proches affichent des écarts prononcés en matière de prix…n Dossier réalisé par Nadia Lemaire