Certaines fonctionnalités de ce site reposent sur l’usage de cookies.
Les services de mesure d'audience sont nécessaires au fonctionnement du site en permettant sa bonne administration.
ACCEPTER TOUS LES COOKIES
LES COOKIES NÉCESSAIRES SEULEMENT
CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
RECYCLAGE

® Bioénergie Le biogaz à la croisée des chemins

LA RÉDACTION, LE 2 JUIN 2015
Archiver cet article
Newsletters
Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Le biogaz a rendez-vous avec la transition énergétique. La filière est en quête de consolidation pour jouer son rôle, face à l'objectif européen de 20 % de consommation finale d'énergie issue des renouvelables en 2020 – et 23 % selon la déclinaison française. Des usines de méthanisation des collectivités aux unités agricoles ou de l'industrie agroalimentaire produisant électricité ou chaleur, ou les deux (cogénération), voire du biométhane (biogaz épuré) : « C'est une filière qui se cherche, très variée en matière de gisement et de types de valorisation », constate Jean-Louis Bal, pré-sident du Syndicat des énergies renouvelables (SER)*. Le SER est partie prenante d'une étude visant à décrypter les réalités du terrain. Ce travail de radiographie, qui devrait être finalisé d'ici à la mi-2015, associe l'Ademe, plusieurs ministères, le Club biogaz et l'Association des agriculteurs méthaniseurs de France. Il doit aider à comprendre pourquoi certains sites sont plus ou moins rentables, en particulier au sein du monde agricole. Parmi la biomasse, le biogaz s'avère le segment le plus porteur avec le bois-énergie, selon une récente étude de Precepta, département d'études stratégiques de Xerfi. Sur l'autre segment qu'est l'incinération, l'heure est moins à l'extension des capacités qu'à l'amélioration des performances du parc existant, par exemple avec le raccordement à un réseau de chaleur là où seule la valorisation en électricité prévalait jusqu'alors. Trouver un modèle économique Néanmoins, mener un projet de méthanisation peut s'apparenter à un parcours d'obstacles. L'Ademe en recense 75 en difficulté, à la fin de 2014. L'accès aux financements n'est pas la moindre des épreuves à surmonter. « Les banques se montrent réticentes, d'autant que la France dispose d'un retour d'expérience limité et que, pour une partie des unités, le modèle économique n'est pas arrêté », analyse Thibaud Brejon de Lavergnée, de Precepta. Le cabinet d'études pointe le capital-risque ou le financement participatif (crowdfunding) comme des apports complémentaires possibles. Dans ce contexte, « des rachats et des fusions d'entreprises peuvent être des solutions éventuelles », envisage le responsable de Precepta. Ou des rapprochements, comme l'entrée en mars 2015 de Bionerval (Saria Industries) au capital de l'usine de méthanisation de Fertigaz, à Passel dans l'Oise, un site qui connaissait des difficultés d'approvisionnement. D'autres se tournent vers l'international, à l'instar d'Albioma qui a engagé le rachat de 65 % de Codora Energia, propriétaire d'une centrale de cogénération à partir de bagasse, au Brésil. Sur le plan opérationnel, « il arrive que le débouché de cha-leur identifié au départ n'existe plus à l'arrivée », observe Sabrina Fuseliez, chef du département bioénergies au SER. Idem pour les gisements à traiter. Dans certains cas, « les équipements basés sur le modèle allemand, avec un seul intrant, ne parviennent pas à assimiler la diversité des flux et subissent des problèmes de maintenance au bout de quelques années », note Sabrina Fuseliez. Partageant ce constat, le pôle de compétitivité Industries et Agro-ressources (IAR) prépare un nouveau programme de recherche, dans l'optique d'améliorer la rentabilité des installations de l'Hexagone. Et ce, en intégrant les réalités locales, souligne Caroline Rayol, responsable bioénergies d'IAR : « Notre spécificité, ce sont des unités multi-intrants, avec la nécessité de connaître le pouvoir méthanogène du mélange. » Une opportunité pour faire émerger une filière française, « créer de nouveaux produits et procédés, et des emplois ». Les déconvenues techniques concernent aussi les collectivités. Par exemple, Angers Loire Métropole a vu, mi-avril, son délégataire Veolia arrêter l'exploitation de l'usine de Saint-Barthélemy-d'Anjou, « pour cas de force majeure ». La collectivité venait de mettre en demeure le concepteur et constructeur Vinci Environnement. Échaudées, « nombre de collectivités ont levé le pied sur ces technologies, à tort », souligne Marc Beroud, délégué général de l'association Méthéor. « Un site bien conçu ne génère pas d'odeurs. Qui dit odeurs dit dysfonctionnement. » Soutien politique Pour autant, le parc des méthaniseurs est amené à croître. La filière est suivie de près par le ministère de l'Écologie. Sous son égide, a été créé, fin mars, le Comité national biogaz. Cette instance travaille entre autres sur l'évolution des mécanismes de soutien, en particulier les tarifs de rachat de l'électricité, sur lesquels des mesures sont attendues courant 2015. Aujourd'hui, environ 600 sites produisent du biogaz. Le gouvernement entend notamment soutenir la création de 1 500 méthaniseurs ruraux sur une période de trois ans, d'ici à 2017. Des unités d'envergure voient aussi le jour. Le groupe Monnoyeur présente à Hagetmau, dans les Landes, son usine de méthanisation Méthalandes, qui génère 153 000 tonnes de biomasse par an, comme « la plus importante » du pays. Elle vient de recevoir ses premiers effluents d'élevage. Quant aux collectivités, elles ont une carte à jouer dans des projets multiacteurs, selon Marc Beroud, de Méthéor : « Nous militons pour qu'aucun projet ne soit soutenu sans qu'il y ait une coordination territoriale. Cela permettrait de bénéficier d'effets d'échelle et de la complémentarité des intrants, entre des gisements très azotés, tel le fumier, et d'autres très carbonés, comme des résidus de céréales ou les déchets ménagers. » Nouveau débouché En aval, un nouveau débouché se développe avec le biométhane utilisé en carburant ou en gaz de ville. Depuis l'instauration d'un cadre réglementaire spécialisé, en 2011, huit sites se sont lancés dans l'injection en réseau de distribution (GrDF), dont deux collectivités. Dix à quinze autres sont susceptibles d'être opérationnels en 2015. Avec un préalable : « les sites doivent se trouver dans l'une des 9 529 communes que nous desservons, soit 80 % de la population », relève Catherine Foulonneau, directrice stratégie et territoires de GrDF. Le maître d'ouvrage assume alors le coût de location du poste d'injection et d'odorisation, d'un montant de 70000 euros par an, et sur lequel « GrDF ne réalise aucune marge puisque le coût de cette prestation est fixé par la Commission de régulation de l'énergie », précise Catherine Foulonneau. Pour le gazier, l'injection de biométhane est un nouveau métier. Le contrôle de la qualité et l'odorisation se pratiquent au niveau local, et non plus uniquement à l'entrée du territoire français. En outre, le groupe de travail « injection », copiloté par l'Ademe et GrDF dans le cadre du Comité national biogaz, mène une réflexion sur les possibilités d'acheminer des bouteilles de biométhane par camion vers des points d'injection centralisés. La nouvelle usine du Smet71 est conçue pour envoyer son biométhane dans les conduites de transport de GRTgaz. « Nous distribuons du gaz issu de déchets et, demain, de gazéification de biomasse, de méthanisation de microalgues, voire à plus long terme d'hydrogène », souligne Catherine Foulonneau. S'il essuie les plâtres, le biogaz est précurseur au regard d'autres filières.


PARTAGER :
À LIRE ÉGALEMENT
Tri-O Greenwishes devient Ostreya
Tri-O Greenwishes devient Ostreya
Construction durable : un plafond suspendu en bois de réemploi
Construction durable : un plafond suspendu en bois de réemploi
Déchets : Chimirec cherche 100 nouveaux collaborateurs pour 2025
Déchets : Chimirec cherche 100 nouveaux collaborateurs pour 2025
Tri-O Greenwishes Groom confirme le rachat de la société CKFD Environnement
Tri-O Greenwishes Groom confirme le rachat de la société CKFD Environnement
TOUS LES ARTICLES RECYCLAGE
Les plus lus
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS