L'Andra a publié la version 2015 de son inventaire national des matières et déchets radioactifs. Et prévoit le triplement du volume de déchets nucléaires produits dans cinquante ans. C'est la première fois que l'Agence réalise cet exercice de prospective, évaluant les volumes produits selon deux scénarios : le statu quo de la production d'électricité d'origine nucléaire et le nonrenou vel lement du parc des réacteurs avec une durée de vie de quarante ans. Dans les deux cas, les volumes sont proches pour les déchets à très faible activité (TFA), à faible et moyenne activité à vie courte (FMAVC) et faible activité à vie longue (FAVL), mais ils sont plus importants, dans le scénario un, dès qu'il s'agit des déchets de moyenne activité à vie longue et des déchets vitrifiés. « Il faut faire des efforts pour réduire la production de déchets à la source, via le tri, le compactage et l'utilisation optimale de la surface des centres de stockage », estime Michèle Tallec, à la direction de la maîtrise des risques de l'Andra. Fin 2013, le volume de déchets radioactifs atteignait 1,46 million de mètres cubes. Un volume qui devrait tripler d'ici à 2070, notamment du fait du démantèlement. Actuellement, les TFA sont entreposés dans trois sites. « L'Andra, avec l'État et l'Autorité de sûreté nucléaire, a lancé une réflexion sur la construction d'un nouveau site pour l'entreposage des TFA et des FMA-VC, ou sur la possibilité de stockage in situ », poursuit Michèle Tallec. Par ailleurs, un amendement surprise au projet de loi Macron sur le projet Cigéo a été censuré par le Conseil constitutionnel. Il introduisait la notion de réversibilité du stockage des déchets, notamment à haute activité (HA), et reportait la procédure d'instruction, initialement prévue en 2015, à 2017. Des dispositions qu'une proposition de loi devrait reprendre ce moisci.