Cest à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), sur l'un de ses sites de production, que Gerflor développe des installations de recyclage de chutes de fabrication depuis environ trois ans. L'entreprise prévoit d'ouvrir une nouvelle ligne en 2016 pour récupérer plus de déchets de pose, en vue de les broyer et de les réintégrer dans les sous-couches de nouveaux revêtements de sol. Cette démarche s'inscrit dans le cadre du programme Seconde Vie, mené avec des entreprises se fournissant chez Gerflor.
Le chantier du futur hôpital de Chambéry illustre cet engagement. Reconstruit en plein centre-ville pour remplacer l'ancien bâtiment datant des années 1970, vétuste et moins grand, cet établissement aux normes HQE représente un modèle du genre sur le plan architectural et environnemental. Livré en juillet dernier, il accueille 671 chambres et diffuse plusieurs puits de lumière naturelle au cœur des différents services. Dès le démarrage des travaux, les entreprises (une soixantaine au total), sous la houlette du maître d'œuvre Vinci, ont travaillé en tenant compte de plusieurs paramètres comme le tri des déchets ou le choix des matériaux (colles non solvantées, coloris clairs pour refléter la lumière du jour). Le chantier a généré 7 300 tonnes de déchets hors gravats de démolition pour 5 200 tonnes valorisées, explique Mylène Radici, chargée de communication chez Vinci.
Efforts de logistique
En tant que fournisseur des revêtements de sol de l'hôpital, pour les chambres, les halls d'accueil ou les salles techniques, Gerflor a approvisionné un total de 73 000 m2 de sols PVC. Sur cette surface, 65 000 m2 ont été réellement posés, ce qui représente en moyenne une perte de 10 %, soit un volume de chutes d'une vingtaine de tonnes. Pour mettre en place le dispositif de collecte, il a installé sur le chantier cinq bennes refermables, destinées à recevoir uniquement les chutes de PVC souples sans mousse. En théorie, ce tri pourrait paraître simple. En réalité, il a exigé de la part de Gerflor et des entreprises des efforts de logistique et d'organisation importants. « Nous avons dû afficher des pictogrammes compréhensibles par tous pour le tri des déchets dans les bennes, sachant que nous avions affaire sur le site à des ouvriers ne lisant pas tous le français », signale Carlos Arce, délégué commercial de Gerflor en Savoie et en Isère. « Par ailleurs, la qualité de la collecte des déchets et leur tri ont été possibles grâce au contrôle rigoureux d'un agent travaillant à plein-temps à cette tâche. » La prise de conscience transparaît depuis deux ans dans le BTP. Le critère environnemental sur les chantiers est en effet de moins en moins perçu comme la dernière roue du carrosse. « Nous devons faire évoluer les mentalités en intégrant dans le cahier des charges des exigences de ce type », assure Philippe Magro, directeur technique produit chez Gerflor. L'objectif pour le fabricant est d'intégrer dans la vente de ses produits le service complet d'assistance, de mise en œuvre et de collecte des chutes de pose.