« Le premier projet de territoire à l’échelle du Grand Paris », observe Daniel Guiraud, 1er vice-président de Paris Métropole. « Ces États généraux ont permis de coconstruire notre politique d’économie circulaire : 22 collectivités sur les 130 qui constitueront le Grand Paris y ont participé », précise Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris en charge de l’économie circulaire et de l’ESS. À la clé, un potentiel de 50 000 nouveaux emplois sur le territoire.
Parmi les 65 propositions du Livre blanc, plusieurs sont hors de la compétence de la Ville, comme la territorialisation de la TGAP pour rendre plus dissuasifs l’enfouissement et l’incinération des déchets. Aussi, les élus du futur Grand Paris en ont extrait six mesures.
Deux axes principaux se dégagent : les marchés publics et une politique « zéro déchets ». À ce jour, « la moitié des appels d’offres des marchés publics comportent des clauses sociales et environnementales », rappelle Antoinette Guhl. Notamment sur l’achat de papier recyclé ou le recyclage des vêtements des agents de la Ville. P
our aller plus loin, en novembre, sera présenté un schéma de la commande publique. Celle-ci atteint « 1,2 milliard d’euros par an à Paris, soit 21 % des achats sur le territoire », chiffre Daniel Guiraud. « Elle a le pouvoir de faire bouger les entreprises. »
Un autre grand sujet concerne les biodéchets. Paris, qui se prépare à candidater à l’appel à projets « zéro déchet, zéro gaspillage » du ministère de l’Écologie, veut mettre en place le tri à la source dans les 2e et 12e arrondissements. Une étude doit préparer sa mise en œuvre pour fin 2016 et en estimer le coût. « Les biodéchets sont la clé de voûte de la mobilisation des citoyens pour le tri des déchets. Nous l’avons vu en visitant Milan, qui s’est engagé dans le mouvement Zero Waste », témoigne Antoinette Guhl.
L’enjeu est majeur alors que la Paris envoie 86 % de ses déchets ménagers en incinération ou en enfouissement ! Sans oublier l’opposition au projet de reconstruction de l’incinérateur d’Ivry-Paris13, qui doit être doté d’un tri mécanobiologique (TMB) pour séparer les biodéchets des ordures ménagères résiduelles. « Avec l’obligation de collecte des biodéchets à l’horizon 2025, ce projet du Syctom est caduc », anticipe Antoinette Guhl. « Il va falloir revoir le projet dans son ensemble. »AC