Pour trouver son équilibre économique à terme, le recyclage des plastiques doit désormais placer la barre haut. Plus question de se limiter à des produits d'entrée de gamme. Chez Plastic Omnium, on vise des applications à haute valeur ajoutée pour remplacer les résines vierges : « L'emploi de matière recyclée implique souvent le traitement de matériaux complexes en mélange avec des additifs souvent dégradés. Même lavée, la matière conserve à l'intérieur des oligomères et des impuretés qui peuvent engendrer des défauts d'apparence », explique Frédéric Viot, responsable écoconception et recyclage. Avec l'Insa de Lyon, l'équipementier travaille depuis plusieurs années sur un procédé d'extraction des polluants qui consiste à laver la matière sous pression à chaud. Au milieu de la vis de l'extrudeuse, la matière fondue est de nouveau nettoyée avec de l'eau très chaude et des solvants ou des additifs. Une pompe à vide est actionnée ensuite pour extraire le liquide et les impuretés. Le procédé a été testé sur des polyoléfines comme les PP. En partenariat avec Derichebourg dans le cadre du JV Plastics Recycling, PO propose déjà chaque année 4 000 t de PP recyclé, entrant dans la fabrication de pare-chocs automobiles. « Le nouveau procédé génère environ 1 000 t/an de matière recyclée de grande qualité, sans investissement massif supplé-mentaire ni ralentissement du débit. Nous pouvons recycler des résidus de broyage automobiles et des plastiques issus de PAM en mélange », confie Frédéric Viot. De son côté, le laboratoire IMP (Ingénierie des matériaux polymères) étudie la viabilité de la technologie sur des styréniques. Il ne suffit pas non plus de développer un procédé efficace et des matières de haute qualité. Les consommateurs industriels doivent jouer le jeu. PSA a fait partie des premiers constructeurs à commercialiser des pare-chocs en recyclé. Un autre constructeur, selon PO, serait intéressé par une nouvelle matière recyclée dotée de caractéristiques techniques particulières. C.M.