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RECYCLAGE & RÉCUPÉRATION

Covid-19 : La poursuite du tri est stratégique pour l’industrie de l’emballage, selon Federec

PUBLIÉ LE 30 MARS 2020
LAURENCE MADOUI
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Covid-19 : La poursuite du tri est stratégique pour l’industrie de l’emballage, selon Federec
Continuité du tri des recyclables ou concentration sur les déchets résiduels ? Les pouvoirs publics défendent la première option, qu’appuient ardemment les recycleurs. Mais au début de la troisième semaine de confinement, la pratique est loin d’être uniforme dans les territoires.

« Aussi longtemps que possible », la collecte sélective des matières recyclables et l’alimentation des centres de tri seront maintenus, préconise Elisabeth Borne dans un courrier adressé, le 20 mars, aux acteurs du déchet. La semaine précédente (soit la première du confinement), 17 % des collectes d’emballages et papiers étaient suspendues et 42 % des centres de tri totalement ou en partie à l’arrêt, selon l’état des lieux partiel établi par l’association de collectivités Amorce auprès de 125 de ses membres (18 millions d’hab.).

Dilemme

Cesser ou poursuivre le service relève du casse-tête. L’interrompre engendre du chômage partiel et des pertes financières (soutiens de Citeo et recettes de vente de matériaux) et suppose de disposer de capacités alternatives de traitement. Pendant la crise sanitaire, Amorce appelle l’Etat à assouplir les seuils de tonnages autorisés en unités de stockage et d’incinération et à les exonérer de taxe générale sur les activités polluantes – sur le modèle du régime applicable en cas de catastrophe naturelle.

Maintenir l’activité se fait « à défaut d’information officielle des autorités de santé sur l’absence de risque de propagation du virus et sur les équipements de protection à déployer dans la gestion des déchets, soit 150.000 emplois indispensables au bon fonctionnement du pays, relève Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce. Il y a une pression du ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES) pour que la collecte sélective et le tri perdurent, sans expertise sanitaire sur l’exposition au risque. »

Le MTES se contente de rappeler aux ménages de ne pas jeter avec les recyclables les mouchoirs usagés, à isoler dans des sacs fermés au sein du bac de déchets résiduels, tout comme les gants et masques. Sur le terrain, les préfets incitent, depuis le début du confinement, collectivités et opérateurs à continuer la collecte séparée et le tri.

Hiérarchie

S’agit-il de services essentiels ? Dans le cadre d’une crise appelée à durer, Amorce en doute. « S’il fallait établir une priorité sur le moyen terme, elle reviendrait à la collecte des déchets en mélange et à leur traitement. La collecte sélective et le tri arrivent en deuxième niveau, la salubrité prime », estime Nicolas Garnier.

Sur le terrain, les situations relèvent du cas par cas, selon les choix politiques locaux, les effectifs disponibles et l’avancement de la pandémie sur le territoire. Sur le Grand Montauban (Tarn-et-Garonne), collecte (Veolia) et tri (Séché) fonctionnent comme à l’ordinaire. Le Syded du Lot ferme jusqu’à nouvel ordre ses trois centres de tri pour « préserver ses 130 agents »et la collecte sélective est suspendue sur le département, où les habitants sont appelés à stocker les recyclables. Des structures optent pour une solution bancale : pour ne pas démobiliser les ménages, un syndicat pyrénéen maintient la collecte sélective, alors que les recyclables sont incinérés à Toulouse pour cause de centre de tri à l’arrêt.

Mission

Interprétant à la lettre les directives du MTES, la Fédération des entreprises du recyclage (Federec) juge qu’« il n’y plus débat » sur le maintien ou non du tri. « . En termes sanitaires, il n’y a aucune raison de ne pas ramasser des recyclables secs quand on continue à enlever les résiduels comportant divers déchets hygiéniques, observe son président Jean-Luc Petithuguenin, par ailleurs vice-président de Paprec Group. Au plan national, 65 % des centres de tri tournaient la semaine dernière, ils sont plus de 70 % aujourd’hui. »

Approvisionner le secteur de l’emballage est impératif, poursuit-il. « En France, le carton est fabriqué à 90 % à partir de fibres recyclées ». Côté plastique, les minéraliers ont passé mi-mars une commande massive auprès de France Plastiques Recyclage1. « Notre activité est stratégique pour la chaîne de l’agroalimentaire, dont la continuité est requise durant l’épisode de Covid-19 ».

Paprec a renforcé les mesures préventives : un seul chauffeur à l’avant de la benne et un seul ripeur à l’arrière, fournis en savon et gel hydroalcoolique, roulement dans les vestiaires et même arrêt des machines à café pour éviter la promiscuité. Ce qui n’empêche pas, « comme chez les soignants, l’inquiétude des troupes participant à l’effort de guerre, note le fondateur du groupe. Mais les équipes sont encouragées et remerciées par les messages et dessins, collés sur les bacs par les habitants et leurs enfants, qui valorisent le métier et sa mission de service public ».


1 : société commune entre Paprec et Suez
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