Fumier, paille, foin, copeaux de bois... On estime à plus de 3 milliards de tonnes de déchets qui sont produits chaque année par les exploitations animales. Leur gestion non approprié entraîne une pollution par les nutriments, impactant ainsi les cours d’eau, la qualité de l’air et la biodiversité. Conscient de cette pollution, le réseau FAIRR lance une série d’engagements destinée aux industriels de la production animale sur la gestion de ces déchets.
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Pour s’en saisir d’une façon plus durable, des investisseurs représentant plus de 8 milliards de dollars d’actifs, dont Robeco et Aviva Investors, impliqueront dix producteurs intensifs de porc et de poulet : Maple Leaf Foods (Canada), Tyson Foods (États-Unis), Seaboard Foods (États-Unis), Hormel Foods (États-Unis), Muyuan Foods (Chine), WH Group (Chine), Charoen Pokphand (Thaïlande), BRF (Brésil), JBS (Brésil), Cranswick (Royaume-Uni), Darling Ingredients (États-Unis) et Yara (Norvège). « Les investisseurs sont bien conscients du risque réglementaire pour les entreprises, après avoir vu les premières mesures prises aux États-Unis et aux Pays-Bas. En outre, les entreprises passeraient à côté d’une vraie opportunité d’agir dans une perspective mondiale en créant un engrais précieux à partir de déchets. Ceci à un moment historique où il n’a jamais été aussi coûteux de s’en procurer », ajoute Jeremy Coller.
Gestion circulaire du fumier
Les investisseurs engagés auprès du réseau FAIRR inciteront chaque entreprise à dévoiler une évaluation complète sur la gestion du fumier dans leur chaîne d’approvisionnement et de communiquer les mesures concrètes mises en place pour gérer les risques associés, notamment la pollution par les nutriments.
Les investisseurs s’engageront également auprès de deux entreprises agrochimiques, Darling Ingredients et Yara International, à explorer l’utilisation potentielle des déchets organiques de l’élevage comme source circulaire de matières premières. Par exemple en isolant, améliorant, et en réutilisant des éléments tels que l’azote et le phosphore afin de produire des engrais à valeur ajoutée.
Problématique de déforestation
Par ailleurs, utile de rappeler qu’au-delà de la mauvaise gestion de la matière organique, l’élevage industriel intensif contribue à la déforestation. « Les terres boisées sont rasées soit pour en faire des zones de pâturage pour le bétail, soit pour produire des cultures (très souvent du soja) qui sont ensuite utilisées pour nourrir les animaux », précise Greenpeace.