Le canal de Roubaix voit-il le bout du tunnel ? Oui, selon les opérateurs du projet européen Blue Links, qui ont investi plus de 37 M€ dans sa requalification. L'aspect le plus spectaculaire des travaux fut le dragage des vases qui encombraient les 24 kilomètres de cette voie d'eau franco-belge, au point d'affleurer parfois la surface. Débarrassées de 154 000 mètres cubes de sédiments chargés en métaux lourds, les eaux seront de meilleure qualité. Le canal puise sa ressource dans la Deûle et reçoit quelques compléments sortant d'une station d'épuration, après filtrage dans neuf bassins par des plantes hélophytes (dont seule la racine est dans l'eau). Le but de ces grandes manoeuvres est aussi social et touristique. L'infrastructure a retrouvé un tirant d'eau et des écluses opérationnelles, qui vont lui permettre d'accueillir des bateaux de plaisance courant 2009. Par ailleurs, 12 kilomètres de chemins de halage ont été recréés ou restaurés. Cent hectares d'espaces verts ont été aménagés à proximité et plus de 15 000 végétaux et arbres plantés sur les berges. Abandonné, voire fui pendant des décennies, le canal creuse un nouveau sillon, dans un territoire très dense et marqué par l'industrie.