Journal des Communes : Combien de personnes travaillent pour la société Novéa Énergies ?
Julien Rapin : Novéa Énergies compte cinq salariés, dont deux personnes sont exclusivement dédiées à la recherche d'innovations. La société est née d'un projet pédagogique en réponse à une demande du Syndicat intercommunal des énergies du Maine-et-Loire (Sieml) à Angers. C'est Jean-Pierre Belliard, le président de la société, qui avait alors mis au point en 2004, le système intitulé « Smart Avenue Déco ». Ce lampadaire autonome sans raccordement électrique fonctionne à partir d'énergie solaire et éolienne. Trois ans plus tard, l'incubateur industriel Angers Technopole nous aidait à la création de l'entreprise. La première année, notre activité commerciale était alors exclusivement dédiée à la commercialisation de ce produit. Depuis, six autres solutions ont été développées.
JDC : Quelles sont les caractéristiques des produits que vous proposez ?
J.R. : Toutes nos solutions sont destinées à éclairer des zones de circulation douce, type cheminement piéton ou parking. Comme le « Smart Avenue Déco », notre solution « Luméa » fonctionne sur le principe d'énergie solaire et éolienne restituée à une lampe Led. L'éclairage lumineux, en veille à la tombée de la nuit, s'intensifie à l'approche d'un passant, détecté à une distance de 10 m environ, et diminue lorsque la personne s'éloigne. Une autre solution, intitulée « Borea », consiste dans des bornes lumineuses d'accompagnement piéton fonctionnant sur le même principe que « Luméa ». Le produit NV5 lui, est conçu pour un éclairage permanent. L'« Abrilum » convient parfaitement aux besoins d'éclairage intérieur d'un abri voyageur ou d'un local technique partout où l'énergie électrique est absente. Enfin, la solution « Multi Luméo » est une centrale solaire déportée qui peut alimenter jusqu'à 8 lampadaires à Led pour les éclairages installés dans des zones ombragées (arbres ou bâtiments).
JDC : Vos solutions peuvent-elles remplacer le parc de lampadaires d'éclairage public existant ?
J.R. : Techniquement une solution autonome serait possible. Cependant compte tenu de la puissance requise (sur des applications de voirie principale par exemple) il faudrait des surfaces de panneaux solaires, et/ou des éoliennes de très grandes tailles, ainsi qu'un stockage d'énergie très important. Cela entraînerait un prix de matériel prohibitif et une installation lourde. Il n'y a pas d'intérêt économique à mettre en avant nos solutions pour ce type d'application, du fait du surcoût de la technologie (panneaux solaires, batteries, capteurs infrarouges...). Aujourd'hui, nos produits sont économiquement intéressants dans le cas où le réseau électrique est absent, vétuste ou trop éloigné donc nécessitant des travaux coûteux de tranchées.
JDC : Quel est le produit de votre gamme le plus prometteur ?
J.R. : « Luméa » est notre produit phare, et cela ne devrait pas changer à moyen terme. Il existe cependant une autre solution dont je ne vous ai pas parlé : le système « M2R », qui sert à remplacer un parc existant en utilisant l'énergie solaire. L'intérêt est de valoriser l'énergie produite le jour par ces lampadaires solaires en réinjectant l'électricité dans le réseau. La nuit, le lampadaire consomme à partir du réseau comme une solution classique. Il n'est donc pas équipé de batterie. Au final, on obtient un bilan énergétique positif ou nul. Cette solution est vraiment judicieuse pour les éco-quartiers où la demande des politiques est forte dans ce domaine.