Le code typographique est à l'édition ce que le code de la route est à la conduite ! Il impose des règles, qui devraient être suivies par tous dans le seul et unique but d'améliorer la lisibilité des documents produits.
Des règles souvent bafouées, soit par ignorance, soit volontairement parce qu'elles gênent ou brident la liberté des créateurs. « Les points virgules en fin de ligne dans une énumération, ou les guillemets pour indiquer une citation, ce n'est pas esthétique », peut-on souvent entendre dans les rangs des webdesigners ou maquettistes. Pas beau, peut-être, mais utile. Car les règles de typographie n'ont pas été mises en oeuvre par simple plaisir. Leurs missions : donner du sens, faciliter la lecture, rendre plus aisé le repérage des différents éléments du texte...
Un « art » rigoureux
Si la typographie peut être par certains aspects considérée comme un art, elle est surtout une technique au service de la diffusion d'une information. Comme tout bon publicitaire, tout typographe doit se mettre au service du message qu'il a à faire passer. Pour ce faire, il lui faut respecter les règles élémentaires de la typographie classique. Des règles impératives car le lecteur est habitué (souvent inconsciemment) à ces conventions.
Faut-il mettre ou non une majuscule à tel mot ? Quand doit-on utiliser des italiques ? Quelle est l'abréviation correcte de kilogramme ou de monsieur ? Autant de questions auxquelles on a parfois du mal à répondre. Mais pas d'angoisse inutile : des ouvrages de références sont là pour vous aider (Dictionnaire du code typographique, Louis Guéry - Victoires Éditions). Pour vous inciter à y replonger, voici un petit rappel des règles essentielles sur lesquelles il nous arrive tout de même de nous interroger.
Majuscule ou pas ?
Le président de la République a beau être chef de l'État, il n'en dicte pas pour autant sa loi. Donc pas de majuscule à président (idem pour : maire, directeur ou chef de service, secrétaire ou charcutier)... On écrit donc avec une capitale initiale :
le mot qui débute une phrase, un vers, une citation : Elle répondit : « Je ne suis pas d'accord. » ;
les patronymes, prénoms, surnoms : Gérard Lambert dit « le Professionnel » ;
les noms des peuples, des habitants d'une région ou d'une ville : les Anglais, les Turcs, les Marseillais ;
les noms géographiques et historiques : les États-Unis, l'Antiquité ;
les noms de voie : la rue des Fleurs ;
les monuments publics : le Louvre ;
les organismes d'état qui concernent tout le territoire : l'Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel...
L'utilisation des signes de ponctuation doit se faire elle aussi dans un cadre très précis.
Le . marque la fin d'une phrase et une longue pause de respiration.
La , indique de petites pauses entre les propositions.
Le ; marque une pause moyenne.
Les : introduisent une citation, une énumération, une description, une explication.
Le ! finit les phrases sur un ton d'admiration, d'indignation. Il marque la surprise ou l'ironie.
Le ? ponctue les phrases interrogatives. L'interrogation est soit marquée par la syntaxe ou par le ton de la phrase.
Les ... (et trois SEULEMENT) peuvent avoir quatre fonctions : ils terminent une phrase restée inachevée et marquent l'émotion, l'ironie ou l'hésitation ; ils remplacent un mot omis ou réduit à son initiale par décence ; entre parenthèses (...), ils indiquent qu'un passage d'un texte ou d'une citation a été supprimé ; ils sont aussi synonymes de etc.
Les « » encadrent les citations, les mots argotiques ou techniques. Ils sont précédés du point quand celui-ci termine la citation, mais suivis du point si celui-ci n'appartient pas à la citation. Il faut donc écrire :
L'élève a déclaré : « Tout cela m'a pris du temps. »
Et... L'élève a déclaré que « tout cela lui avait pris du temps ».
Les ( ) servent à isoler une réflexion, une idée qui peut être supprimée sans modifier le sens de la phrase ; ils encadrent également la traduction d'un mot étranger ou la déclinaison d'un sigle.
Les - suivent et précèdent un mot ou groupe de mots qu'ils mettent en valeur. Ils marquent également un changement d'interlocuteur et introduisent les différents éléments d'une énumération.
(À suivre...)