À l’heure où les agences de l’eau préparent leurs XIes programmes d’intervention, la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) rappelle l’intérêt du système de production agricole biologique pour répondre aux enjeux prioritaires de la politique de l’eau. La Fnab recommande l’élargissement des aides au bio aux collectivités locales et aux entreprises porteuses de projets de développement de la filière.
« La reconquête de la qualité de la ressource en eau est un défi d’ampleur auquel l’action publique n’a pas permis de répondre à ce jour », constate la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) dans un communiqué. Et de rappeler tout l’intérêt du système de production agricole biologique pour répondre aux objectifs fixés par directive-cadre sur l’eau en matière de bon état écologique des eaux. La Fnab insiste sur « l’importance d’un redéploiement des moyens vers des solutions efficaces, exemplaires et innovantes, à la hauteur des objectifs annoncés ».
Aussi appelle-t-elle « à un soutien politique, financier et technique renouvelé des agences de l’eau en faveur du développement de l’agriculture biologique, au travers de leurs XIes programmes », en particulier pour ce qui touche à la préservation et la reconquête de la qualité des eaux. Selon la Fnab, cela implique une participation au financement des aides octroyées au bio, « au-delà des 150 millions d’euros annoncés par ministre de l’Agriculture pour la conversion » des exploitations, mais également « un appui aux projets bio territoriaux portés par les collectivités locales et un soutien à la structuration de filières bio durables et équitables ».
3 recommandations
À cette occasion, la Fnab a rassemblé ses « 3 recommandations pour inscrire l’agriculture biologique au cœur des XIes programmes d’intervention des agences de l’eau » dans un document mis en ligne ce lundi 16 juillet. Forte de son expérience dans les territoires à travers son réseau des sites pilotes Eau & bio, la Fnab préconise que les agences de l’eau apportent leur soutien aux collectivités locales souhaitant développer l’agriculture biologique. « Lorsqu’une collectivité s’engage en faveur du développement de l’agriculture biologique sur son territoire, les conversions sont plus nombreuses que la moyenne départementale, et l’acceptabilité de la bio progresse fortement », a observé la fédération en se basant sur une évaluation menée en 2016 sur le réseau Eau & bio par le bureau d’études Epices.
La Fnab recommande aussi l’intervention des agences de l’eau dans la structuration des filières biologiques, notamment « en favorisant la réalisation de diagnostics des besoins de transformation ou de stockage des filières bio », mais aussi « en soutenant en priorité des projets d’entreprises durables et équitables, rémunérateurs pour les producteurs ». Enfin, les agences de l’eau pourraient « soutenir la structuration des circuits courts et maîtrisés par les producteurs ».
Dernière proposition : la Fnab souhaite que, compte tenu de la réduction de leurs moyens financiers, les agences de l’eau donnent la « priorité au bio par rapport aux autres dispositifs de changement de pratiques » agricoles.
